samedi 12 décembre 2009

Quelques photos de Mexico...

Il y a quelques semaines, je suis allée à Mexico suivre une formation pédagogique de deux jours, et j'avais complètement oublié de poster les quelques photos sympas que j'y ai prises.

Dans un des arrêts du métro, il y a un long couloir obscur, baigné de lumière noire, sur les murs duquel est dessinée la voûte céleste ("boveda celeste" en espagnol, vous l'aurez deviné, et moi j'ai appris un nouveau mot ce jour-là).


Le matin de mon départ, j'avais du temps à tuer, mon appareil photo en bandouillère comme toute bonne touriste qui se respecte, une petite flemme bien sentie, et plus un centime en poche pour aller au musée Frida Kahlo; je suis donc restée à flâner près du zócalo et ai eu tout loisir d'observer les gens. Depuis mon poste d'observation, j'avais une vue imprenable sur ce tout petit monsieur basané, et j'ai pu assister aux purifications d'aura qu'il exécutait avec diligence sur les passants. Le petit texte qu'il avait tracé à la craie sur le béton indiquait qu'il s'agissait d'un rituel aztèque visant à améliorer la santé mentale et physique. Curieuse, je me suis approchée, et le petit homme m'a interpelée. Je lui ai dit que je n'avais malheureusement plus un peso sur moi, et il m'a répondu que ça n'était pas grave, qu'il faisait cela gratuitement; j'ai donc posé mes affaires et me suis placée face à lui. Il a alors commencé à me fouetter avec un bouquet d'herbes aromatiques tout en demandant, en espagnol, à Tonatiuh et à d'autres dieux aztèques ou mexicas de prendre soin de moi. Il a également fait brûler je ne sais quoi dans une sorte d'encensoir qu'il a promené autour de mon corps en marmonant des prières. Quand il a eu fini, ce drôle de chaman aux yeux vitreux m'a pressé l'épaule jusqu'à me faire mal, et m'a dit: "tu es très fatiguée et tes pieds te font mal". J'avais peu dormi et marché des kilomètres la veille avec mes talons, donc oui, j'avais affreusement mal aux pieds et rêvait d'un bon lit tiède, le type avait vu juste. Il m'a donné des indications pour me préparer un bain avec du miel, de la cannelle et je ne sais plus quoi, mais je ne l'ai jamais fait; je ne sais pas non plus si mon aura est dorénavant plus pure, mais ce petit bonhomme dégageait une bonne énergie, il n'a certainement pas pu me faire de mal.

Celui-ci fabriquait des boucles d'oreille.


Ce mec fabriquait des coiffes indigènes en plein zócalo.

Et eux, ce sont les fameux danseurs aztèques de la cathédrale, dont j'ai apparemment complètement oublié de parler dans mes précédents posts sur le DF. Ils se réunissent tous les jours, sautillent au son des tams-tams, dans une forte odeur d'encens, et se réclament de tradition aztèque, rejetant la religion catholique imposée par le colonisateur; mais, paradoxalement, j'ai lu qu'on trouvait également parmi eux quelques pseudo-hippies espagnols...
J'ai aimé cette scène: le type à moitié nu, habillé en aztèque, qui tend sa sébille à une jeune fille moderne, en train de filmer la danse avec son natel.


La veille, je me suis perdue parce que le métro ne s'est pas arrêté à ma station, et j'en ai profité pour prendre deux-trois photos de nuit...pas terribles.


J'ai passé un peu de temps dans un starbucks, parce qu'ils ont tous le wifi. Ici, un zoom sur une carte portant un souhait pour Noël: "Je désirerais un copain beau, sympa, câlin, drôle"





Le siège de l'IFAL (Institut français d'Amérique latine), où avait lieu la formation, est situé en pleine Zona Rosa, le quartier gay de Mexico, et ça se voit. Ambiance détendue et décomplexée.

Vous préférez quelle photo?





D'autres photos bientôt...mais de Genève, cette fois, puisque je vais rentrer chez moi pour les vacances de Noël.

vendredi 4 décembre 2009

Home, sweet home

J'ai emménagé le premier novembre dans une nouvelle maison, au centre-ville, dans une "privada", c'est-à-dire un espèce de chemin privé. En face de la privada, il y a une école primaire et une secondaire, et j'entends plusieurs fois par jour la musique patriotique qui s'échappe des hauts parleurs, tandis que les élèves gesticulent en rythme dans le préau. A 13 heures, mieux vaut ne pas trop traîner dans le coin: les élèves, en pause, jaillissent de l'école, en uniforme bleu marine, et envahissent la rue, où leurs parents les embarquent dans leurs grosses voitures, et où ils traînent encore longtemps, à se pousser du coude en achetant des bidules à grignoter aux vendeurs ambulants. Au-dessus de la porte de la maison qui est à côté de la nôtre, il y a un autocollant qui proclame: "Ce foyer est catholique, nous n'acceptons aucune propagande protestante ou d'autres sectes. Vive le Christ Roi!", etc. Et la dame de la maison d'en face, que je venais de saluer parce que j'avais remarqué ses jolies lumières, est venue frapper à ma porte pour se présenter et m'inviter se joindre à sa famille pour prier la vierge. Aaah, c'était donc ça, ces décorations! J'ai poliment décliné, jugeant plus prudent de ne pas mentionner mon agnosticisme chronique. Heureusement que cette brave dame n'a pas vu la décoration décadente de notre intérieur, et qu'elle n'a pas croisé nos potes gays...


Ce home sweet home est maintenant (presque) douillettement aménagé, mais j'en ai bavé pendant les dix premiers jours qui ont suivi mon installation. Oups, la proprio avait oublié que l'installation du gaz n'avait pas été faite... Et sans gaz, au Mexique, on est dans le caca: pas de possibilité de cuisiner, bien sûr, mais surtout pas d'eau chaude! Et la douche glacée quand dehors il fait à peine 10 degrés, ça va un jour, deux jours, mais pas dix. En même temps que le gaz, j'ai fini par avoir des placards, que deux ouvriers très sympathiques aux dents pourries sont venus installer. Deux semaines après mon emménagement, Marie, ma collègue française de l'Alliance, est venue me rejoindre, nous avons correctement installé nos nouveaux meubles et suspendu nos rideaux pailletés. Encore quelques jours et nous avions chacune des rideaux à notre chambre: plus besoin de se changer dans la salle-de-bain. Puis il y eut l'épopée de la table du salon que nous n'arrivions pas à obtenir, et puis des chaises qu'il nous a fallu choisir parmi des mochetés hors de prix, et puis il fallait encore courir derrière les mecs qui livrent l'eau potable par bombonnes de 20 litres, parce qu'ils ne passaient jamais quand on le leur demandait... Et puis la semaine passée c'est le boiler qui ne s'allumait plus, et notre fidèle ouvrier (qui passe la moitié de sa vie à bidouiller chez nous) nous a signalé qu'une pièce avait fondu parce que le thermostat de fonctionnait plus et que le boiler ne s'éteignait plus tout seul. Ah, donc le truc chauffait et chauffait sans s'arrêter, c'est ça? Rassurant, très rassurant!
Nous sommes passées par de nombreux moments de découragement et avons pu constater que tout est plus compliqué et plus lent au Mexique qu'en Europe, et que "oui oui, on le fait tout de suite" signifie bien souvent "ouais, on verra si on le fait un jour". On attend encore qu'ils viennent débloquer deux fenêtres qui ne s'ouvrent pas, et il va nous falloir acheter un modem sans fil, parce que le type qui nous a vendu le contrat internet a omis de nous dire qu'il nous entubait en nous refilant un vieux modem câblé. Après ça on songera à toruver un canapé pas cher, mais vu l'état de nos finances, ça risque d'attendre!

Voici Marie...même pas au boulot pour de vrai.




Au bout de trois jours, au moment de tirer la chasse: plus d'eau! La concierge nous a alors expliqué que la pompe qui amenait l'eau jusqu'à notre réservoir ne s'était pas mise en route; elle a chopé un adolescent qui trainait par là, l'a fait monter sur le toit, il a bidouillé quelque chose et les réservoirs se sont remplis. Mais quelques jours plus tard, rebelotte, et cette fois-ci c'est bibi qui s'y est collée, découvrant par la même occasion que le toit de la maison était parfait pour faire bronzette en admirant les collines au loin. Et la troisième fois, j'ai fait monter Marie sur mes épaules pour qu'elle atteigne l'échelle et puisse monter pour tripoter le flotteur qui détecte le niveau d'eau dans les réservoirs et faire repartir la pompe, ce sont les photos ci-dessous. Bon, elle a finalement été réparée, cette pompe, et elle fonctionne! Reste à savoir jusqu'à quand.


On a peint une table en rouge, une autre en doré...



...et le frigo et la cuisinière en rose barbie.
On a trouvé de vieux bustes de mannequins dans une brocante...


...et on en a fait des oeuvres d'art.






Et elle, c'est la vierge de Guadalupe, la vierge officielle du Mexique, qui est apparu à un indigène il y a je ne sais plus combien de siècles, et dont l'effigie est absolument partout. Notre hommage affectueusement ironique au pays... Elle clignotte, c'est d'un kitsch absolu et délicieux.
Samedi emménage Austin, un couchsurfeur que j'ai connu grâce à Fer. Austin est américain du Wyoming (et non pas du Texas, huhu), il dit "aaawesome!!" toutes les deux phrases et il enseigne depuis peu l'anglais dans une école toute proche de l'Alliance. Entre lui et Marie, je suis bien lotie, il y aura vraiment une bonne ambiance dans cette maison; pas comme chez Noriko, qui est un peu déprimante à force d'être déprimée et fatiguée. Marie est un peu frustrée à l'idée de vivre avec lui, elle aurait préféré pouvoir améliorer son espagnol avec quelqu'un qui le parle vraiment, mais moi je suis très contente, je vais pouvoir pratiquer mon anglais au quotidien.
Et sinon, j'ai enfin obtenu mon FM3, le document qui m'autorise à séjourner un an au Mexique et à y travailler! Je vous épargne la description des innombrables tracasseries administratives par lesquelles je suis passée. J'ai pu ainsi faire imprimer mes formulaires pour les impôts, ce qui signifie que je vais dorénavant me saigner pour payer ces derniers, mais que je travaille enfin légalement au Mexique, youhou!

lundi 30 novembre 2009

Talons et vélo


Un ami m'a découpé cette photo, qui est parue dans "La Jornada" d'il y a dix jours. Eh oui, c'est bien moi! La légende dit: "Talons et tatouage à vélo - Combinaison de pédales et escarpins". Apparemment, ce journal publie régulièrement, dans sa rubrique réservée à Aguascalientes, des photos insolites. A Genève, ça ne me serait jamais arrivé, mais ici voir une femme à vélo n'est déjà pas courant, mais si en plus elle porte une jupe et des talons et arbore un tatouage bien visible... J'ai déjà pu remarquer à de nombreuses reprises que j'étais presque considérée comme un phénomène de foire.

mardi 24 novembre 2009

Fête des morts (oui, bon, un peu en retard...)

Il y a tellement de photos que je voudrais poster, tellement de sujets que je souhaiterais aborder! Mais je n'ai simplement pas le temps, et pas internet à la maison en ce moment, pour ne rien arranger. J'aurais voulu vous mitonner un message dans lequel j'aurais expliqué le pourquoi du comment de la fête des morts au Mexique, qui est à cheval entre les cultures chrétiennes et indigènes, mais là il est 22h30, je suis encore au travail et mon estomac gronde furieusement. Tant pis. Voici quand même quelques photos, en vrac, qui datent du 1er et du 2 novembre.


TRaditionnellement, on érige un autel en honneur des morts, qui sont censés revenir parmi nous une fois par an. On leur laisse des fleurs, de la tequila et je ne sais trop quoi d'autre. A l'Alliance, nous avons chacun eu droit à notre petite tête de mort personnelle, c'est-y pas mignon!








Chaque année a lieu à Aguascalientes un festival de calaveras, c'est-à-dire de têtes de mort, lors duquel sont primées les meilleures têtes de mort géantes. Malheureusement, je n'ai pas vu le concours ni les têtes de mort, juste le défilé, haut en couleur, qui clôturait le festival. Impressionnant, mais les images ne lui rendent pas justice. En plus, j'ai la flemme de choisir parmi la cinquantaine de photos que j'ai prises... En voici juste quelques-unes.





Et voici un autel dressé dans le centre-ville.

A cette période de l'année, on mange également des petites têtes de mort en sucre, sur lesquelles on oeut faire inscrire son nom; mais là encore, j'ai manqué le coche.

Désolée pour cette note faite à la va-vite! Bientôt je posterai quelque chose de mieux sur mon déménagement, ma nouvelle maison et tous les déboires que j'ai vécus.

mardi 29 septembre 2009

Une nuit de photo à la hacienda

Ce samedi soir, j'ai suivi un ami, René, à la hacienda que possède un de ses amis, Tito, dans l'état voisin de Jalisco. Tito et René étant tous deux passionnés de photo, nous avons emmené nos appareils, un trépied et deux lampes puissantes, de celles qui se synchronisent avec l'appareil photo et permettent d'obtenir toutes sortes d'éclairages naturels. Nous sommes arrivés à la tombée du jour, et l'endroit m'a tout de suite plu. La famille de Tito possédait jadis tout le village de Los Sauces; mais lorsque le gouvernement décida de répartir les terres de manière plus équitable, entre les gens qui la travaillaient, les parents de Tito furent chassés du village et s'en furent vivre à Aguascalientes. La famille ne possède désormais plus que cette vieille hacienda du milieu du XIXè siècle, et seules les chauves-souris l'habitent encore, et accueillent les visiteurs en tourbillonnant au-dessus de leurs têtes, dans la forte odeur de leurs guanos. Des peintures pieuses s'étalent sur les murs extérieurs, un peu pâlies et écaillées, d'une douceur captivante. Nous avons déballé le matériel, et au travail! J'ai pu prendre quelques photos, mais on m'a surtout demandé de poser, à l'extérieur, sur la terrasse.

Tito, à gauche, et René, installant le matos.







Ni la surexposition, ni mon geste n'était voulu, mais avouez que cette photo est superbe. Illuminée par la lumière divine, désignant la croix!Nous avons ensuite fouillé dans les armoires de la mère de Tito et trouvé cette vieille robe rouge, et c'était parti: "Joue avec tes cheveux", "La bouche plus sensuelle, s'il te plaît", "Tu pourrais danser? Et sauter", etc. Le résultat nous plaît, le contraste entre le rouge et le bleu, entre le fauteuil style années septante et le décor du XIXème...et cette lumière splendide.

Là je sautais, mais ne dirait-on pas que je me fais aspirer vers le haut?


J'ai quand même pu prendre deux-trois photos...

A l'intérieur, ensuite, et sans éclairage artificiel, simplement avec le trépied.

Cette horloge m'a fascinée. Sur cette photo, j'ai quatre bras, mais elle est un peu sombre.
J'ai demandé à Tito de passer ma robe rouge, et je l'ai fait poser sous l'horloge. Bizarre, le résultat, non?
Nous sommes ensuite passés à la salle-de-bain, cracra mais très belle à sa manière, et là ce sont mes idées que nous avons mis en oeuvre, tous les trois; malheureusement, la décence m'empêche de publierle résultat de cette séance, étant donné que nous nous sommes tous trois partiellement dénudés, en tout bien tout honneur. Dommage, ces photos sont les meilleures!
Voici juste les préparatifs.

Finalement, nous avons encore voulu immortaliser la cour intérieur et ses couleurs magnifiques.



Et enfin, voici les clés de la hacienda.Nous sommes finalement rentrés à 3h du matin, très satisfaits de cette nuit photgraphique, et la tête bouillonnant encore d'idées. Et il faudrait amener plus de gens, et puis du maquillage, et des fringues, et des chaussures à talons...pis on pourrait faire prendre des photos dans le jardin, pis faire ça, et ça, et ça... Il est donc probable que nous retournions à la hacienda ce samedi. A suivre!

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Genève, Genève, Switzerland