mardi 31 mars 2009

Querétaro

Ce week-end, je suis partie à Querétaro en compagnie de Noriko, ma copine Japonaise. La veille encore, nous n'étions pas sûre de partir, et quand nous nous sommes finalement décidées, j'ai dû envoyer en urgence plusieurs requêtes de couchsurfing. La première personne à me répondre l'a fait d'un « Claro que sí!! Bienvenidas! »: ouf, nous avions un toit pour la nuit. Le lendemain, après 5 heures de bus vers le sud-ouest, nous arrivions à Querétaro, où Aldo nous attendait. C'est dans sa famille que nous avons été hébergées, et il s'est montré un hôte parfait avec nous, cuisinant pour nous et nous emmenant visiter, en plus du centre-ville, plusieurs villages situés dans l'état de Querétaro.

J'ai surtout aimé écouter son histoire: il y a quelques années, Aldo a commencé à prendre des cours de russe, et puis au bout d'un an, il a arrêté, se disant que ça ne lui servirait probablement à pas grand chose dans la vie. Ayant toujours beaucoup voyagé, il est parti en 2007 pour Montréal, avec dans l'idée d'apprendre le français. Il l'a appris, mais il a surtout rencontré Masha, une Ukrainienne qui était logée par le même hôte que lui. "Quand je suis allée la chercher à l'aéroport, je suis immédiatement tombé amoureux d'elle", m'a-t-il raconté. Ils ont vécu ensemble trois mois à Montréal, puis il était temps pour Aldo de rentrer au Mexique; il est rapidement retourné la voir, puis de nombreux mois se sont écoulés avant qu'il ne puisse aller la retrouver en Ukraine. Et devinez quelle langue parlent les Ukrainiens? Ben oui, surtout le russe! En attendant d'aller rejoindre sa dulcinée, Aldo s'est donc remis à cette langue qu'il avait commencé à apprendre sans savoir qu'elle lui serait un jour tant utile, et presque deux ans après leur rencontre, Masha et lui communiquent dans un mélange d'anglais, de français, de russe et d'espagnol, langue qu'elle a de son côté commencé à apprendre. C'est-y pas mignon? Le projet d'Aldo est maintenant de terminer ses études en relations internationales puis de larguer définitivement les amarres, en décembre, pour aller vivre à Kiev, avec Masha. "J'ai un peu peur", m'a-t-il dit, "parce que si ça ne marche pas avec elle, je me retrouverai là-bas tout seul, j'aurai vendu tout ce que j'ai ici... Mais de toute façon je ne veux pas vivre au Mexique, et puis il y a des milliers d'Ukraniennes magnifiques!" Il a, selon moi, la bonne attitude, alliée à la chance de savoir ce qu'il veut.

Une photo prise du rebord de la chambre où je dormais. La vue est belle, mais je ne l'ai même pas prise en photo. Je me suis fait la réflexion que je ne serais pas capable de reconnaître une ville mexicaine d'une autre, comme ça, de loin, tant toutes se ressemblent plus ou moins: de nombreuses petites maisons, quelques immeubles, et au loin des collines sèches. De même, même si chaque ville ou village possède sa particularité, tous ont un style commun, le même genre de cathédrale, de place centrale, les mêmes magasins... A part Aguascalientes, je ne suis jamais restée assez longtemps dans un endroit donné pour pouvoir réellement m'impreigner d'un lieu en particulier, et pour moi tous se ressemblent, et finiront sans doute par se fondre en un cliché flou dans quelques années. Mais loin de me désespérer, je trouve quelque part cela rassurant: quand j'ai regardé par la fenêtre de ma chambre à Querétaro, je me suis dit: ben oui, c'est le Mexique. C'est rassurant. Je connais ce paysage, il m'est familier.
En attendant les changements radicaux que me réserve le sud du pays, j'ai en tout cas réussi, dans une certaine mesure, à m'approprier le centre.

Voici quelques photos prises au centre-ville.


Le fameux aqueduc de Querétaro, construit par un noble espagnol qui voulait conquérir la belle nonne dont il était amoureux, en lui apportant son eau jusqu'au couvant où elle demeurait.
Bon, c'est flou, mais je ne cesse pas d'être fascinée par les cireurs de chaussures et leurs clients...

Et ça, c'est quo?? Des restes d'osties! On vend les chutes comme friandises. Quel pays étrange...
Ici, nous sommes dans un bar bâti dans une ancienne pharmacie, et tout est encore en place... Fascinant.

"Ce qui importe, ce n'est pas d'ajouter des années à notre vie, mais d'ajouter de la vie à nos années."
Bon, je sais, c'est sombre, masi si vous plissez les yeux vous arriverez à me distinguer en compagnie d'Aldo et de Noriko.


Dimanche, nous avons d'abord visité de village de Bernal, et sa célèbre peña...sorte de gros, très gros cailloux, que les plus givrés escaladent à l'équinoxe de printemps pour aller se recharger en énergie positive.





Puis nous sommes allés au village de Tequisquiapan, autre bled joli des environs.



Dimanche soir, Noriko, qui travaillait le lundi, a dû rentrer à Aguascalientes, mais moi je suis restée une nuit de plus. Lundi, Aldo m'a encore emmenée visiter le village d'où est originaire sa mère, ainsi que le ranch que sa famille possède là-bas.
En chemin, il m'a expliqué qu'il allait faire son service civil - que chaque étudiant est tenu de faire - dans ce bled, en donnant des conférences sur les droits humains. Apparemment, cette zone rurale, qui n'est pourtant qu'à une heure de la ville de Querétaro, est très pauvre, et il reste encore beaucoup à y faire. Aldo m'a ainsi raconté que de nombreuses personnes sont alcooliques depuis leur plus tendre enfance, parce que les parents ont pour habitude de faire boire à leurs gosses du pulque, boisson fermentée à base de cactus, pour qu'ils aient moins faim. Les hommes adultes ont quant à eux l'habitude de passer de bon matin à la cantina, sorte de petit bar réservé aux mâles, pour se bourrer la gueule histoire de pouvoir supporter une dure journée de travail dans les champs; et que je m'envoie encore quelques bières en revenant du boulot. "Et dans cet autre village, là-bas, de nombreux hommes violent ou vendent leurs filles, je ne sais pas pourquoi..." Le travail d'Aldo, si j'ai bien saisi, va être d'aller dire aux gens que vendre ses gosses ou les enivrer est un délit, que tout un chacun a des droits et que les femmes peuvent aller se plaindre si les hommes se montrent par trop envahissants. Quel choc! J'étais à peine une heure auparavant, j'étais dans la maison de gens aisés et éduqués, et voilà qu'à quelques kilomètres, le contraste est on ne peut plus frappant... A force de visiter les capitales de chaque état, d'être hébergée par des gens ayant accès à internet, parlant trois langues et rêvant de voyages, j'ai tendance à oublier que le pays dans lequel je vis est un pays du tiers-monde, aux prises avec tous les problèmes sociaux qui accompagnent ce statut. je ne sais pas encore comment, mais j'aimerais pouvoir passer quelques semaines dans un de ces villages isolés à la campagne, histoire de tâter l'ambiance.

Depuis Querétaro, j'ai directement pris le bus pour Morelia, où j'avais déjà passé quelques jours en février. Ici vivent Violeta et Simon, le couple que j'avais rencontré à Chihuahua en décembre. Violeta enseigne ici le français, et je vais la remplacer durant trois jours, étant donné qu'elle et Simon partent pour New-York demain matin. Je n'aurai passé que peu de temps avec eux, mais ça m'a fait plaisir de les revoir. Et pour l'anecdote, Simon et Violeta en sont encore à chercher un canapé où dormir, à NY: il semblerait que, malgré le nombre impressionnant de couchsurfers présents dans cette ville énorme, il est assez difficile de trouver où atterrir, les hôtes étant assez stricts et chipoteurs quant à l'hébergement, et ayant une liste de critères à remplir. Peut-être la majorité d'entre eux cherchent-ils simplement à héberger des gens intéressants? Je ne sais pas, et je ne veux pas juger trop vite; je constate juste qu'ici, au Mexique, j'ai reçu 5 réponses positives et enthousiastes aux 5 requêtes que j'ai envoyées en urgence... La chaleur des gens du sud et leur tendance au partage n'est donc pas qu'un cliché, à mon humble avis. J'ai choisi le bon pays.

jeudi 26 mars 2009

Invisible Children

Hier matin, j'ai été brutalement tirée de mon sommeil, à l'heure indécente de 9h45, par une secousse brutale de mon matelas à air. Mes yeux une fois ouverts, j'ai pu constater qu'Álvaro était assis au bord de mon lit et tentait de communiquer avec moi; ayant finalement recouvré mes esprits, j'ai compris qu'il me parlait d'une bande de couchsurfeurs américains qui lui avaient écrit et nécessitaient d'urgence un endroit où atterrir pour passer la nuit. Étais-je d'accord de les héberger? Et comment! Il faut savoir que jusqu'à présent, mon cher colocataire n'était pas trop chaud pour accueillir des couchsurfeurs, parce qu'il n'a pas encore pu investir dans un canapé digne de ce nom; mais là il s'agissait d'une urgence, les Américains ne se souciaient pas de dormir parterre et n'allaient de toute façon rester qu'une nuit.

J'étais déjà bien enthousiaste à l'idée d'accueillir mes tous premiers voyageurs quand j'ai reçu de Fer un message msn qui disait à peu près (en traduction libre): « No maaaaaaames, tu vas héberger les gars de Invisible Children!! Ouaaaaah, c'est trop bieeeeen!! J'allais de toute façon aller les voir aujourd'hui, mais là en plus on aura l'occasion de discuter avec eux!» Euh...oui, si tu le dis, Fer, mais c'est qui, les Invisible Children? Un groupe de rock?

Non, je n'y étais pas du tout. Invisible Children, c'est le nom d'une organisation humanitaire qui a pour but de libérer les enfants-soldats victimes de la guerre en Ouganda. Tout a commencé en 2003, lorsque trois jeunes Californiens passionnés de cinéma sont partis pour l'Afrique, sans un sou en poche, en quête d'un documentaire à réaliser. Une fois sur place, ils ont rencontré d'anciens enfants-soldats qui avaient pu échapper à leur sort, et se sont retrouvés brutalement confrontés à la réalité de ce coin de notre planète: chaque jour, des centaines d'enfants sont enlevés à leur famille pour être enrôlés dans la Lord's Resistance Army (LRA). Cette armée, c'est celle de Joseph Kony, le tyran qui, depuis 23 ans, tente d'imposer dans son pays une théocracie basée sur les dix commandements. Or, nos trois Californiens, au lieu de simplement rentrer chez eux pour tenter d'oublier ce qu'ils avaient vu, sont restés et ont cherché par tous les moyens de changer la situation. Ils ont tourné un documentaire, créé Invisible Children, puis ont organisé des évènements dans le monde entier pour tenter de sensibiliser l'opinion sur cette guerre et attirer l'attention des médias.

Les cinq Américains que nous avons reçus font justement partie de cette organisation, et sont en tournée au Mexique pour montrer le dernier documentaire en date aux foules estudiantines de plusieurs villes du pays et leur indiquer comment ils peuvent s'impliquer. Il se déplacent dans un grand van pourrave et passent chaque nuit dans une ville différente, mangeant et se logeant à leurs frais. Álvaro est allé les chercher, les a guidés jusqu'à la maison, et après avoir fait rapidement connaissance, nous nous sommes dirigés vers le lieu de la conférence, une université au sud de la ville. Le petit film que nous avons vu est plutôt émouvant, et il permet de prendre conscience de pas mal de choses. En voici le lien, regardez-le, il ne dure que 36 petites minutes et est très bien fait:

http://www.invisiblechildren.com/marchhouseparty/


Voici Andrea en train d'installer le stand de goodies à vendre, avant la projection du film.
Bon, ces deux portraits d'Álvaro et de Fer n'ont pas grand chose à voir avec le sujet, mais je les aime beaucoup. Les photos ont été prises alors aque nous attendions que nos amis finissent de répondre aux questions des étudiants, après le film.


Après la conférence et la vente de t-shirts, nos cinq Californiens, Álvaro, Fer et moi sommes retournés en ville, histoire de manger un peu et de faire découvrir, rapidement, le centre à nos invités. Nous avons passé des moments très agréables, passant sans arrêt de l'espagnol, que tous parlent, à l'anglais...que nous autres Hidrocálidos parlons tous également. Deux de nos amis Californiens sont également Mexicains, et j'ai pu constater que leur accent espagnol est légèrement différent de celui de mes amis nés ici. Intéressant! Et encore plus intéressant d'écouter leurs histoires, ce qui les a poussé à s'investir dans cette cause, ce qu'ils attendent de la vie, ce qu'ils ont déjà pu vivre durant leurs jeunes années. Aucun d'entre eux n'a un futur clairement défini, mais tous s'investissent, ont une cause à défendre, des projets...de quoi me donner matière à réflexion.

Fer, Chad et Willie sur la place de la cathédrale. Je m'essaie ces temps à la mise au point manuelle, mais c'est pas encore gagné.

De retour à la maison, nous avons regardé, grâce à un rétroprojecteur, "The Rescue", le nouveau plan de sauvetage qui a été officiellement dévoilé hier. Il s'agira, le 25 avril, de se réunir dans l'une des cent villes du monde participant à l'opération, et de s'auto-séquestrer en attendant que les médias viennent nous délivrer, tout comme les enfants Ougandais attendent leur délivrance. Autant dire que Fer, Álvaro et moi avons déjà prévude faire le voyage à Guadalajara à cette occasion. Je ne sais pas si quelque chose sera organisé en Suisse.... Je suppose que nous n'avons pas de ville assez grande, mais il y a sûrement quelque chose à Paris, pour ceux d'entre vous qui sont motivés.

Tout ceci peut sonner utopiste, et ça l'est sans doute en grande partie; mais je crois que c'est ainsi qu'on peut tenter de faire avancer le monde. Grâce aux différents petits films que j'ai vus, et en discutant avec nos invités, j'ai pu me rendre compte que notre génération, celle d'internet, a acquis un pouvoir que nos parents n'avaient pas. Les manifestations actuelles se déroulent simultanément dans le monde entier et youtube sert de relai pour alerter les gens qui ont le pouvoir. Ce passage, extrait du documentaire, m'a particulièrement frappée; voici ce que dit Luis Moreno-Ocampo, le "chief prosecutor" à la cour criminelle internationale:

"It's interesting to see how things are changing. When Rwanda happened there was no activism in teh western countries. Now Uganda, Darfour create activism. The issue is how people learn how to be more effective. It's not enough to lobby its own government, it's time to go to the global system, and that's something we are learning. It's a new world, it's a 21st century situation. This is for young people, you know, this concept is for young people. So for people of my age, 55, wow it's incredible; for people like 25, it's normal! So that's why we need them, we need these young guys who understand [...]. For them, the world is their community, it's important to connect all these people from all over the world. [...]"

Eh bien ce monde a peut-être de gros problème, mais je suis néanmoins contente d'être née à mon époque et de pouvoir vivre ce que je vis grâce à internet et à la globalisation.


Zarina, Willie (au délicieux accent espagnol d'Espagne), Álvaro (mon cher coloc), Roberto, Fer (que vous connaissez déjà, c'est chez lui que j'ai atterri quand je suis arrivée en novembre), Andrea et Chad.


Une fois la photo de groupe prise, il était temps pour nos invités d'aller se coucher, les filles dans mon lit et les garçons parterre, dans leur sac de couchage. Debouts à 4h du matin, il était déjà temps pour eux de partir pour San Luis Potosí et le DF, où ils étaient attendus. Après leur avoir dit au revoir, je suis quant à moi retournée au confort d'un bon lit chaud et d'une bonne nuit de sommeil, enviant cependant ces cinq personnes qui savaient pourquoi elles se levaient le matin.



lundi 23 mars 2009

Mon pied gauche

"Hé, au fait, t'as des nouvelles de Nath? Elle en est où de son trip aux Amériques? Toujours au Mexique? Elle y fout quoi, au juste, depuis tout ce temps?"

Bah elle change, Nath, elle change pas mal, dedans comme dehors. Le dedans, je vous le montre régulièrement; voici un petit morceau du dehors. Nath n'a pas encore perdu les bourrelets qui lui ont poussé sur le ventre, mais elle a un nouveau pied qu'elle préfère nettement à l'ancien!





Les photos ne sont pas fantastiques, je sais, mais j'aimerais vous y voir, à vous cramer le pied sur le béton brûlant tout en essayant de faire la mise au point avec l'appareil à bout de bras... Et les taches sur mes mollets c'est pas un cancer, rassurez-vous, c'est juste l'optique de mon appareil que je devrais nettoyer.

dimanche 15 mars 2009

Un million de couchsurfeurs!


Il y a quelques jours, le millionième couchsurfeur a créé son profil. Un million de personnes font désormais partie de ce fantastique réseau! C'est l'occasion pour moi de refaire un peu de pub à cette idée géniale. Certains trouveront sans doute ce message ennuyeux...ma foi tant pis; mais quant à moi, même si je suis sédentaire et ne pratique temporairement plus le couchsurfing, je continue à y croire dur comme fer.


Alors le couchsurfing, c'est quoi, ça sert à quoi?
Le texte qui suit est tiré directement de la foire aux questions du site www.couchsurfing.com:

Lors de la création de CouchSurfing International Inc., organisme à but non lucratif, sa mission a été définie comme suit:

"CouchSurfing a pour but de mettre en relation les gens et les lieux au niveau international, de créer des échanges culturels, de promouvoir la conscience collective ainsi que la tolérance et de faciliter la compréhension entre les différentes cultures."

Ensemble, nous nous efforçons, individuellement et collectivement, à rendre ce monde meilleur; nous croyons que "surfer des canapés" est un moyen d'atteindre ce but. CouchSurfing ne se résume pas à des canapés, ce n'est pas juste un moyen de trouver un hébergement gratuit n'importe où dans le monde. Il s'agit de contribuer à créer un monde meilleur. Il s'agit de créer des relations à l'échelle planétaire. Nous faisons du monde un endroit meilleur en ouvrant nos maisons, nos coeurs et nos vies. L'esprit ouvert, nous grandissons et nous apprenons grâce à l'échange culturel. Les étroites et sincères relations que nous nouons traversent les océans, les continents et les cultures. CouchSurfing désire changer non seulement notre façon de voyager, mais aussi notre vision du monde. back to top


Bon, c'est une belle idée, vous dites-vous, mais et la sécurité, dans tout ça?

C'est l'une des questions que l'on nous pose le plus souvent. CouchSurfing a mis en place plusieurs mesures de précaution destinées à assurer la sécurité des voyageurs, des hôtes et du groupe dans son ensemble. Chaque utilisateur est relié aux autres membres de sa connaissance par un réseau d'eCSpériences et de liens d'amitié. En plus de ce système de liens et de témoignages, il existe des procédures de cautionnement et de certification. Certaines d'entre elles sont innovantes et ont été inventées par les créateurs de CouchSurfing.

Ce ne sont pas n'importe quels membres qui peuvent cautionner. Les membres ne peuvent être cautionnés que par un membre lui-même cautionné plusieurs fois auparavant. C'est un cercle de confiance essentiel.
[...]
Tous ces dispositifs permettent aux autres utilisateurs de déterminer à quel point vous êtes digne de confiance, en se basant sur le nombre de membres que vous connaissez et l'intensité du lien qui vous unit à eux, ainsi que votre degré de participation au système.


D'accord; mais peut-être ne voulez-vous pas héberger n'importe qui, ou vous n'avez simplement pas la place pour accueillir quelqu'un chez vous?

Vous êtes parfaitement libre de choisir les membres que vous voulez héberger. Vous pouvez rencontrer les membres pour un café ou un verre, et préciser que vous n'êtes pas en mesure d'héberger. Bien sûr si vous précisez sur votre profil que votre canapé est disponible, vous augmentez vos chances de rencontrer des gens intéressants. Ici encore, rien ne vous empêche de dire non à un membre qui souhaite surfer votre canapé. Il n'y a aucune obligation d'héberger qui que ce soit. Vous seul choisissez.

Enfin, vous n'avez peut-être tout simplement pas envie de dormir sur un canapé, vous vous dites que vous méritez mieux qu'un vieux matelas, qu'à votre âge vous avez quand même d'autres besoins qu'à 20 ans (n'est-ce pas, Maman) et que le couchsurfing c'est finalement une affaire de jeunes backpackers. Alors oui, les surfeurs sont en majorité jeunes, c'est vrai; mais les statistiques montrent que les vintenaires ne sont pas les seuls représentés:

Age moyen24


de 18 à 24 ans446,850 44.5%

De 25 à 29 ans289,500 28.9%

De 30 à 34 ans120,712 12.0%

de 35 à 39 ans53,456 5.3%

De 40 à 49 ans8,821 0.9%

De 50 à 59 ans4,207 0.4%

De 60 à 69 ans1,201 0.1%

De 70 à 79 ans154 0.0%

De 80 à 89 ans28 0.0%


Par ailleurs, la plupart du temps vous ne dormirez pas sur un vieux canapé, mais dans un vrai lit, et vous aurez même assez souvent droit à votre chambre à vous, sans parler du déjeuner au réveil. Chaque membre disposé à héberger d'autres membres écrit une description du canapé qu'il offre, il vous suffit de lire attentivement les profils.

Pour finir, voici encore quelques statistiques:

CouchSurfeurs 1,003,176
Hébergements réussis (environ) 976,377
Amitiés créées (environ) 1,146,021
ECSpériences positives (environ) 1,857,669
Nombre de pays représentés 232
Nombre de provinces représentées 2,634
Nombre de villes représentées 55,592
Nombre de langues représentées 1,259



De nombreuses autres informations sont à votre disposition sur www.couchsurfing.com. Si vous vous demandez à quoi peut ressembler le profil d'un membre actif, voici le mien parmi tant d'autres:
http://www.couchsurfing.com/people/kumquat83/

Même si vous ne souhaitez pas vous investir personnellement dans le projet, ce serait gentil de faire passer le mot, d'en parler autour de vous. Un couple de vos amis possède un grand appartement et adore voyager? Ils vont peut-être être séduits par l'idée d'héberger des gens du monde entier. Une connaissance est en train d'organiser ses prochaines vacances? Ce serait une bonne idée de lui suggérer de tenter, au moins pour deux jours, le couchsurfing. Votre frère/soeur/cousine (la mienne, par exemple ;-) ) se plaint de son faible niveau d'allemand/anglais/espagnol/italien/papou/hébreu/islandais? Pourquoi ne pas lui suggérer d'accueillir un Néo-Zélandais ou d'aller boire un café avec un Viennois de passage, histoire de tenter de communiquer l'espace de quelques heures dans une autre langue que la sienne?

Je vous laisse méditer tout ça, et quant à moi je m'en vais visiter les sections "effectuez du bénévolat" et "carrière" du site...

mercredi 11 mars 2009

"Estás tocando vidas..."

Je crois déjà avoir mentionné que Pepe, dont je suis les cours de photo, est également et surtout impliqué dans le théâtre. Lorsque je lui avais raconté que j'avais fait un peu d'impro* dans mon adolescence, il m'avait proposé de venir l'aider à donner son cours de théâtre hebdomadaires à des jeunes. Avec plaisir! Il est passé me chercher aujourd'hui, et m'a expliqué brièvement ce qu'il attendait de moi: "Moi je ne serai là que pour les engueuler s'ils font trop de bruit, la classe sera donc entièrement à toi pendant un peu moins d'une heure et demi (on est bien à la bourre), tu donnes le cours!" Là, j'ai tenté d'ouvrir la portière de la voiture et de sauter en marche, préférant un destin de paraplégique à vie plutôt que d'avoir à donner tout un cours que je n'avais pas préparé, dans une matière que je ne maîtrise pas. Malheureusement Pepe, s'attendant à ma réaction, avait verrouillé les portes, me condamnant ainsi à rester sagement assise dans son véhicule qui m'emmenait, inexorablement, vers mon funeste destin. Tenant à ce que je fasse bonne figure devant ses élèves, il a néanmoins tenté de me rassurer: pour commencer, je n'aurais qu'à me présenter, raconter un peu mon voyage et ma vie, histoire d'apporter quelques lueurs d'exotisme à ces jeunes cerveaux et de leur faire partager mes connaissances, puis je pourrais éventuellement leur faire faire un des exercices d'improvisation que je connaissais. "Mes connaissances??", ai-je glapi, "mais quelles connaissances? Je ne sais pas grand chose, je ne vois pas ce que je pourrais leur transmettre..." - "Tu ne vas pas me dire que tu n'as rien vu et rien appris en parcourant le continent, je sais que c'est faux, tu m'a déjà raconté tout ça!", m'a-t-il répondu. Euh bon.... D'accord, c'était faisable.

Nous sommes finalement arrivés dans une "prépa", l'équivalent de notre collège, et nous sommes frayé un chemin au milieu des ados en uniforme, jusqu'à une salle dotée d'une grande scène. Je me suis sentie assez con quand Pepe m'a présentée à sa classe de dernière année en leur précisant que j'avais fait du théâtre, puisque c'est absolument faux: moi j'ai juste fait un peu d'impro il y a 7 ans, et je n'étais ni la plus douée, ni la plus assidue de l'équipe; mais bon, je me suis contentée de sourire d'une manière un peu crispée. Je me demandais si j'allais tenir plus de quelques minutes à me présenter, mais j'ai finalement parlé trois quarts d'heure sans même m'en rendre compte. J'ai raconté comment je m'étais retrouvée sur la route, ce qui m'y avait poussée, j'ai évoqué le couchsurfing et mes différentes rencontres, j'ai parlé de mes études et de mes projets, de mes amis voyageurs, de nos liens, des différences de mentalités entre la Suisse et le Mexique, et me suis étendue, à la demande de Pepe, sur la signification des tatouages que je porte aux poignets depuis Chihuahua. J'ai conclu en disant que je ne savais pas trop ce que j'allais faire dans les prochains mois, mais que j'avais appris que ça n'avait pas d'importance, tant que je suivais mes envies et mon instinct. Les élèves étaient fascinés. Pepe a clôturé mon speech avec ces mots: "J'ai demandé à Nath de venir vous parler pour que vous puissiez vous rendre compte qu'il existe d'autres façons de vivre, là, au-dehors, et que vous n'êtes pas obligés de suivre le chemin que des milliers de personnes ont suivi avant vous juste parce que c'est à ça que vous êtes destinés, ou pour ça que vous étudiez. Que vous suiviez un cursus ne signifie pas que vous deviez vous conformer à ce qu'on attend de vous, et il existe d'autres manières d'apprendre et de se former que sur les bancs de l'université, tout aussi enrichissantes, voire plus." Diantre, mais c'est qu'il a fichtrement raison! Et c'était moi qu'il offrait en exemple à ces jeunes âmes, moi qui sais à peine où je vais et ce que je fiche ici??

J'ai par la suite pu voir les visages des élèves passer instantanément de l'intérêt soutenu à un morne ennui quand je leur ai demandé de commencer à songer à un personnage, qu'ils devaient doter d'une voix particulière et d'une particularité physique. Pendant qu'ils faisaient semblant de chercher, Pepe m'a présenté ses élèves favoris, ceux qui viennent également au cours du vendredi, facultatif, et qui, donc, aiment réellement le théâtre. A la fin du cours, lui et moi sommes restés à discuter une bonne demi-heure avec deux de ces élèves, des filles qui m'ont laissé une forte impression. Elles n'ont que 17-18 ans mais des projets plein la tête. L'une d'entre elles, Marisol, m'a expliqué qu'elle hésitait entre plusieurs options pour l'année prochaine, mais pensait s'offrir une année de liberté avant de commencer l'université en anthropologie. Quand je lui ai demandé s'il y avait des débouchés dans cette matière au Mexique, elle m'a répondu qu'elle avait un projet bien particulier, que l'anthropologie n'était qu'un moyen d'y parvenir, qu'elle ne savait pas s'il y avait un poste correspondant à ce qu'elle voulait faire, mais que si ça n'était pas le cas elle le créerait elle-même. Quoi qu'il en soit, m'entendre raconter ma vie l'a inspirée, m'a-t-elle dit, et cela lui ouvre de nouvelles perspectives. Moi, elle m'a impressionnée: quelle volonté, quelle personnalité! Nulle doute qu'elle ira loin.

Dans la voiture, au retour, Pepe m'a remerciée d'avoir pris le temps de parler à ses élèves, et il m'a dit que selon lui je pourrais faire la même chose dans chaque endroit que je visite, avec mes photos à l'appui, pour raconter par où je suis passée et ce que j'ai vécu. Et qui sait, je pourrais ainsi me créer un réseau de gens disposés à m'aider et à m'héberger... "Estás tocando vidas", "Tu touches des vies, tu peux changer la façon de penser des gens, les aider à progresser grâce à ton expérience de la vie".

Bon. J'espère que c'est vrai. Ce qui est sûr, c'est que moi je suis sortie de cette école tout autant touchée qu'eux, et avec de nouveaux sujets de réflexion. Que faisais-je, à leur âge? Pourquoi n'étais-je pas comme Marisol? Pourquoi ai-je attendu si longtemps avant de me mettre à jouer de la guitare, à chanter, à danser, à dessiner, à écrire, à photographier? Pourquoi n'ai-je pas fait de théâtre? Où sont passées mes années d'université? A quoi m'ont-elles servi? Où sont les amis que j'aurais dû me faire à cette époque? Pourquoi n'ai-je pas voyagé plus tôt?

A l'évidence, je me suis trop longtemps laissée vivre au lieu de créer une vie qui soit la mienne...il est temps de me rattraper. Je crois que je suis sur le bon chemin, ces quelques heures passées avec les ados me le confirment.


* "Improvisation théâtrale", du nom officiel de cette activité grandiose. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s'agit pour deux équipes de s'affronter lors d'un match amical en improvisant de courtes scènes sur des thèmes et selon des contraintes imposés par l'arbitre. A Genève, l'activité est bien développée, je vous recommande fortement d'aller regarder l'un des matches, gratuits, de la ligue amateur, qui ont lieu, si ça n'a pas changé, les mercredis soirs à 20h. Renseignements sur www.impro.ch.

mardi 10 mars 2009

La vocation!

Il y a quelques jours, Lula, la maman de Fernando, m'a proposé de participer à un cours d'anglais dans l'école de laquelle elle est la bibliothécaire; j'ai évidemment accepté avec plaisir, et c'est jeudi que j'y suis finalement allée. Je voulais attendre de recevoir les photos qui ont été prises ce jour-là avant d'écrire, mais elles se font longues à venir...donc qu'importe.

J'ai d'abord eu droit à une visite guidée de l'établissement, et ce que j'ai vu m'a beaucoup plu. Avant tout, précisons qu'il s'agit d'une école privée, destinée aux enfants de familles relativement aisées, il est donc évident qu'ils ont bien plus de moyens que dans le public. Mais jugez donc de ce petit paradis! Pour commencer, on y trouve des pelouses en abondance et bien vertes, qui contrastent avec l'herbe jaune et rêche de la campagne avoisinante, un terrain de foot herbeux et un terrain de basket. Mais ça n'est pas tout! Les gamins ont accès à une sorte de petite ferme, dont ils s'occupent eux-même de nourrir les chèvres, poules et autres lapins, ainsi qu'à une sorte de serre, où ils font pousser quelques plantes. Ajoutez à cela des cours de musique dans lesquels on leur apprend réellement à jouer d'un instrument (pas comme chez nous...), des cours de travaux manuel et, surtout, le fait que les enfants construisent de nombreux projets interdisciplinaires au lieu que tout soit cloisonné, et vous obtenez une école où les gamins semblent heureux et les maîtres plutôt épanouis. Et je ne vous parle même pas de la bibliothécaire (Lula, donc), toute contente de pouvoir lire des contes aux gosses et de développer avec eux une relation privilégiée. Vraiment, il régnait dans cette école, en cette matinée ensoleillée, une atmosphère privilégiée.

Comme à Kal avant moi, on m'a demandé de parler de mon pays et de ses coutumes, ainsi que des animaux domestiques, puisque c'est le thème du moment, tout cela sans un mot d'espagnol. J'ai parlé de mes chats et raconté comment l'un d'entre eux avait boulotté mes hamsters, quand j'avais douze ans, et j'ai expliqué qu'en Suisse on parlait quatre langues et qu'on passait notre temps à dévorer des tonnes de chocolat et de fromage (mais pas en même temps). Les gamins étaient fascinés! Ils m'ont ensuite demandé comment on disait "dog", "cat", "snake" et "spider" en français, et une gamine est restée bouche bée, les yeux exorbités, quand j'ai finalement débité tout un speech dans ma langue maternelle. Si j'ai contribué à éveiller l'intérêt de ces enfants pour les langues et les cultures étrangères, c'est mission accomplie! Quant à moi, j'ai passé un moment fantastique dans cette école non moins fantastique, et en suis repartie avec une bille, une étoile en papier, un paquet de chocolats et un "award" pour mon "cultural talk", après avoir distribué ma signature et mon adresse e-mail à la ronde.

Je suis surtout rentrée chez moi avec la conviction que ma place était devant un tableau noir, une craie à la main (bon, j'accepte également les rétroprojecteurs, même si c'est moins pittoresque). Bien sûr, j'ai eu le beau rôle avec ces enfants, et je sais par expérience que la vie de prof peut être nettement plus compliquée et moins gratifiante; il n'empêche, j'ai renoué avec de vieilles émotions et d'anciennes envies. Par ailleurs, je passe une heure et demi par semaine à enseigner un peu de français à un adulte, et de nombreuses autres à aider Lula a améliorer son anglais et j'aime réellement ça. Il m'aura donc fallu cesser d'enseigner et partir à des milliers de kilomètres de ma ville et de ses cycles d'orientation pour me rendre compte que oui, oui, OUI, c'est bien enseigner que je veux. Reste à définir les modalités de cette activité: enseigner à des enfants, des ados ou des adultes? A des élèves du cycle ou à des adultes non-francophones? En Suisse ou à l'étranger? Dans le public ou le privé? Et pourquoi ne pas enseigner l'anglais, au moins aux débutants? Ou l'espagnol aux non-hispanophones? Je n'ai pas besoin de me décider maintenant, et j'envisage en réalité sérieusement de tâter de tout. Et tiens, pour commencer, je vais déjà passer, l'année prochaine, et par correspondance, mon diplôme d'enseignement FLE (Français Langue Etrangère), afin d'avoir un papier me garantissant d'être acceptée dans les écoles de français du monde entier. Qui sait si je ne vais pas finir au Japon, tiens...


Bon, et cette photo n'a rien à voir, mais c'est histoire de faire plaisir à Rodrigo, qui m'avait dit une fois que les gens voulaient voir des photos de moi de temps en temps. Toujours la même tête, à ce que vous pouvez constater.


dimanche 1 mars 2009

Juste deux-trois photos...

Aujourd'hui pas de texte, rien que ces quelques photos qui prenaient un peu la poussière dans mon disque dur; j'aurais voulu broder un peu, leur ajouter un joli cadre en forme de récit, mais là non, rien ne me vient à l'esprit; c'est donc toutes crues, ou presque, que je vous les livre.

Que je n'écrive pas ne signifie pas que je ne vis rien qui soit digne d'intérêt, bien au contraire. Simplement, ce blog reste malgré tout, comme son titre l'indique, le blog d'une voyageuse, je ne vais donc pas commencer à vous raconter qu'untel est un type génial, que j'ai discuté avec untelle et souhaiterais la voir plus souvent, que bidule m'a un peu déçue et que machin me plaît, me plaît et me plaît. Enfin bon, voici quand même un peu de ma vie quotidienne, en vrac: mon tatouage n'est toujours pas fini, et je désespère de le voir un jour terminé; j'ai un projet de photos, dont l'idée m'a été imposée/suggérée par Pepe, et qui risque d'être sympa; j'ai commencé à peindre un tableau un peu trop ambitieux, mais ça me motive à progresser; j'ai un élève de français avec qui ça se passe bien; je sais dire quelques phrases en portugais, puisque j'ai téléchargé une méthode audio; je donne des cours d'anglais à Lula, la maman de Fernando, en échange d'un bon repas, et j'adore; je me suis d'ailleurs inscrite pour passer le TOEFL, diplôme d'anglais, en mars, mais il paraît qu'il est vraiment facile; j'aimerais tenter de travailler dans un bar, je vais aller offrir ma candidature bientôt à plusieurs d'entre eux; et enfin je suis fière de vous annoncer que je peux dorénavant chanter pas trop mal 5 chansons en m'accompagnant de la guitare. Maintenant, si vous souhaitez savoir à quelle fréquence je me coupe les ongles des pieds ou quelle marque de papier toilette j'utilise, il n'y a qu'à demander, je vous répondrai volontiers par mail. ;-)

Cours de photo. Instructions: aller photographier des gens dans la rue, sans qu'ils ne posent et, si possible, sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Pas facile.



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A mon cours de dessin, tous les lundis on dessine Constansa, une Argentine couverte de tatouages et presque nue.


Cette photo fait référence, bien sûr, à la lecture qu'on avait faite, en novembre, des lignes de mes mains.
Celle-ci m'a juste servi à me dessiner, mais je l'aime bien.

Qui suis-je?

Ma photo
Genève, Genève, Switzerland