Je viens de passer cinq jours mémorables à Morelia, mais le récit détaillé de ce que j'y ai fait n'entre pas vraiment dans le cadre de ce blog, au contenu que je souhaite maintenir à un niveau décent (et bon, un tout petit peu intellectuel, aussi). Ahem. C'est pourquoi je vous offre plutôt ce soir le récit de mon premier contact avec la fameuse Cancún, c'est un peu moins croustillant mais il faudra vous en contenter.
Il y a quelques jours, mes amis de Morelia ont su me convaincre que passer 24 heures dans un bus n'était pas une option valable quand de nombreuses compagnies aériennes proposaient, pour le même prix ou moins, de m'emmener bien plus rapidement à l'extrémité orientale de ce grand pays. J'ai donc réservé aussi sec un vol pour Cancún, et ai pris l'avion aujourd'hui depuis Toluca, dans l'état de México. Ma mère n'arrivant que demain, j'ai donc dû trouver un plan pour cette nuit. Puisqu' il n'était absolument pas question que je paie une nuit de plus dans l'hôtel où nous allons être toutes les deux, j'ai donc envoyé une requête d'hébergement à un couchsurfeur, et c'est depuis chez celui-ci que j'écris.
Cancún, ce nom vous est familier, n'est-ce-pas? Bien sûr: Cancún, c'est un des principaux viviers à touristes en mal de plage. Sable blanc, mère turquoise... Il faut cependantt savoir que Cancún est divisée en deux parties qui n'ont pas grand chose à voir l'une avec l'autre: d'un côté la ville en elle-même, puis la zone hôtelière, de l'autre, qui est séparée de la ville par, je crois, une assez longue route. Vous l'aurez deviné, je ne suis pas spécialement enthousiaste à l'idée de suivre la masse des touristes à qui on ne s'adresse qu'en anglais et pour qui tout est déjà prémâché...mais bon, ma maman et moi n'avons pas prévu de faire long feu par ici. Quoi qu'il en soit, à la sortie de l'aéroport, après avoir esquivé les nombreux "do you want a taxi, miss?"et autres "in which hotel are you staying, miss?", et ayant réussi à décliner les offres des nombreuses personnes qui tentent de vous porter vos bagages, j'ai pu, humiliée d'avoir l'étiquette "touriste lambda" collée sur le front, monter dans un bus qui m'emmenait au centre-ville. J'ai dû ensuite me résoudre à prendre un taxi jusqu'à la maison de mon hôte (parce que bon, quand on est chargée comme un âne et qu'on n'a pas la moindre idée d'où vont les bus, on n'a pas trop le choix), et suis arrivée, en sueur, chez Roberto et ses potes.
Là, j'ai juste eu le temps de voir la chambre où j'allais dormir avant que mon hôte ne s'excuse: il allait voir un ami et revenait une demi-heure plus tard. Je suis donc restée seule dans la maison, et une heure et demi ont passé avant que ne débarque un autre type, dont j'ai oublié le nom, et qui vivait également ici. Nous avons entamé la conversation et il m'a fièrement montré ses petites pousses de cannabis. Puis je suis monté prendre une douche et lui ai demandé si je devais allumer le boiler au préalable, comme c'est généralement le cas au Mexique, mais il m'a répondu que la maison ne disposait pas d'eau chaude. Pas grave, il en faut plus pour me démonter.
Par la suite sont encore arrivés d'autres personnes, toutes de sexe masculin, bière à la main, et la discussion est allée bon train sur les tatouages et les voyages. Rodrigo m'a ensuite parlé de ses conquêtes internationales et du rêve qu'il s'efforce de réaliser: créer un village complètement autosuffisant, alimenté en énergis solaire, et où pousseraient des fruits et des légumes biologiques. Pas facile, au Mexique.
J'ai, encore une fois, passé une très bonne soirée avec des gens que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. A Cancún...mais pas tout à fait. Et, alors que mes hôtes me demandaient des détails sur le voyage que je compte faire avec ma mère, je me suis posée la question: serait-elle à l'aise ici? La réponse est évidente: non. Des hamacs dans le salon, des plantes de marijuana, une douche approximative et dont l'eau inonde la salle-de-bain, des hommes tatoués qui débarquent à l'improviste par la porte laissée ouverte...ça n'est définitivement pas son genre. Alors elle et moi allons-nous faire du couchsurfing durant ce voyage? J'en doute de plus en plus. Certes, on peut souvent parvenir à évaluer le type d'endroit où on va tomber, d'après le profil de la personne en question; mais bien souvent, c'est la surprise. En ce qui me concerne, je me suis jusqu'à présent adaptée sans aucun problème au style de vie de chacun de mes hôtes, mais ma maman en est-elle capable? Je crains que non et, ma foi, je peux le comprendre; j'espère juste que, même à son âge, je serai encore capable de faire preuve de la flexibilité qui est la mienne maintenant.
En attendant, je suis à Cancún. Cette nuit je dors dans une banlieue sans charme particulièr, demain, je serai dans un hôtel quatre étoiles; où me sentirai-je le plus à l'aise, chez Roberto ou à l'"Ambiance Villas"? Je crois que je connais déjà la réponse. Ce qui m'amène à me poser une autre question: pourquoi ai-je tant de peine à accepter mon statut de touriste? J'ai presque honte d'être ici, dans l'un des lieux les plus touristiques au monde, et je me suis empressée de dénigrer l'endroit avant même de le connaître, histoire qu'on comprenne bien que moi, je ne suis pas de ce monde-là. Quand on me parle en anglais, je réponds dans mon espagnol le plus mexicain, pour qu'il n'y ait pas de méprise: je ne suis pas de ceux-là. Non non, moi Monsieur je ne suis pas une touriste, je suis une voyageuse, attention, ne nous confondez pas, eux et moi ne sommes pas de la même espèce! Moi, Monsieur, c'est le Mexique authentique que je découvre, attention!
N'est-ce pas un peu absurde? Que veut dire "authentique"? Quand peut-on prétendre qu'on connaît un pays, sa culture? Qu'est-ce qui différencie le voyage du tourisme? L'un est-il plus noble que l'autre? Ces mots sonnent parfois creux.
Et j'ai beau voyager sac au dos, je n'en suis pas une baroudeuse pour autant. Le cliché est beau, il a de la gueule, il est plein de romantisme; mais la vérité c'est que j'ai de l'argent pour voyager, un ordinateur portable et un gros appareil photo, et que je me déplace en bus de première classe. Cette facilité à voyager, ce confort, c'est ce qui me fait honte quand je suis confrontée au tourisme de masse. Honte mal placée, et fierté également mal placée quand j'exhibe mon bel espagnol dans des lieux peu touristiques; mais j'ai du mal à changer ça.
Alors Cancún? Demain, je découvrirai mon hôtel, j'irai au resto, après-demain je me mêlerai à la foule blafarde sur les magnifiques plages de sable blanc. Je suivrai le troupeau. Et j'espère bien en profiter, en laissant de coté mes préjugés.
dimanche 17 mai 2009
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4 commentaires:
Bonjour Nathalie. J'ai bien aimé ta réflexion, mais qui n'est pas nouvelle sur ton statut. Voyageuse et non touriste. Il est parfois difficile de différencier ces deux mots qui sont très liés.
Pour ma part, j'essaye aussi de me voir comme toi, un voyageur. Je ne suis pas ici, partant d'un point A pour un point B puis retour au point A avec des milliers de photos et de souvenirs, mais souvent sans réflexions sur ce que ce genre de voyage peut t'apporter.
A toi en tant que personne.
Pour le présent et pour le futur.
Pour ce qui est de toi, ton séjour prolongé au Mexique prouve que tu es presque devenue une mexicaine et tu le deviendras encore plus après ton année comme prof sur place.
Si cette possibilité m'était offerte, sans une once d'hésitation, je ferais pareil. Mais, ici, malheureusement, sans sponsor difficile. Je me dis seulement que ce voyage m'apporte, comme à toi, de nouvelles impressions sur notre monde, sur notre mode de vie, sur les autres. Où est-ce meilleur ?
Et bien, je te laisse méditer et profiter de la présence de ta mère, d'un peu de décadence dans des 4 étoiles où tu te feras traiter comme une reine.
Bisous depuis la torride (en celcius) Darwin.
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