samedi 28 juin 2008

Overdose de sciences naturelles

Aujourd'hui, je suis allée visiter le biodôme, puis le jardin botanique et l'insectarium. Apparemment il s'agit d'incontournables... Eh bien j'aurais pu m'en passer, surtout pour le prix que j'ai payé.

Le biodôme, d'abord: il s'agit d'une coupole (un dôme, en somme...) qui recouvre quatre écosystèmes reproduits dans toute leur complexité: la forêt tropicale, humide et chaude, peuplée de caimans (je trouve les trémas) et d'aras; la forêt laurentienne, tempérée; le St-Laurent marin, avec plein de gros poissons; et enfin l'Antartique et ses manchots. Bon. C'est bien foutu, je le reconnais: de nombreuses exploications pointues, des animaux en quasi liberté, une vraie ambiance assez correctement restituée. Mais c'est également peuplé de familles, et qui dit familles dit mioches hurlants et poussettes au milieu du passage... J'ai quand même lu consciencieusement toutes les explications, cherché des yeux les oiseaux...mais j'en ai vite eu marre. Tous ces gens prenaient des photos sans intérêt, juste parce que les animauix sont exotiques et beaux. J'ai quant a moi résisté a la facilité, et je n'ai sorti mon appareil que pour prendre des photos un poil plus originales, qui montrent la vanité du tourisme de masse. Rien que ça. Bon, j'ai quand même voulu prendre en photo, comme tout le monde, de splendides aras bleus, et c'est la que damned! j'ai laissé tomber le cache de mon objectif 50 mm dans les profondeurs feuillues de la jungle. A l'heure qu'il est, il doit avoir été dévoré par de sauvages créatures... Destin peu enviable pour un cache! Son prédécesseur avait, lui, eu l'heur de mourir congelé quelque part près de Myvatn, en Islande.

Vers midi, j'ai eu faim. Il a fallu me résoudre a aller a la cafétéria du biodôme. La encore, des familles et des courses d'école, des gamins braillards sur des tables en formica. Glauque. Mais qu'est-ce que je fous la...

J'avais envie de rentrer, de visiter un "vrai" endroit, entendez par la un morceau authentique de Montréal, pas cet espèce de machin artificiel, aussi bien fichu qu'il soit. Mais j'ai pris la navette pour le jardin botanique, et le gavage a continué.
J'ai en effet a nouveau ingurgité des tonnes d'infos sur, en vrac: les jardins zen, le violon chinois ou"ehru", les roses, les papillons monarques, les mygales, les plantes cultivées par les "natifs", les fourmis... Le parc est passionnant, mais je n,ai pas eu le courage de le visiter en entier. Je n'en pouvais plus! Il y avait la de quoi faire une dizaine de sorties culturelles du dimanche. J'en suis donc arrivée au stade ou je errais asns conviction d'un endroit a l'autre, les pieds douloureux et le cerveau débordé. C'est ainsi que j'ai pu constater, atterrée, que les gens ne lisaient souvent pas les panneaux d'explication. Exemple: deux plantes étaient reliées par une liane, et l'on pouvait voir des fourmis découpeuses a l'oeuvre. Elles cisaillaient les fleurs et les feuilles et se baladaient avec leur fardeau, vous avez sûrement déja vu ça a la télé. Il était écrit que ces fourmis possédent en fait un élevage de pucerons, qu'elles traient pour boire le nectar qu'ils produisent. C'est pour nourrir leur cheptel qu'elles découpent des plantes, qu'elles vont ensuite mâcher et régurgiter sous forme de bouillie (miam miam, de la bouffe pour puceron). Ingénieux. Or, J'ai entendu le mec a côté de moi dire a son gosse, sur un ton convaincu: " Look! They eat the leaves! Yes, they eat them, of course, you see how they cut it? Then they're going to eat the flowers and the leaves!" J'étais a deux doigt de le reprendre en faisant celle qui se la pète...mais non. La fatigue, sans doute.

J'ai fini par rentrer un peu déçue. Certes, ces lieux sont vraimetn intéressants, quoique un peu trop scolaires; mais leur aspect touristique m'a déplu. Bon, c'est normal, il ne pourraient pas être autrement, je suppose. C'est plutôt moi qui cherche autre chose dans le voyage. Je ne regrette pas d'avoir fait ces visites, mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable. je crois que ce que l'on retient d'un voyage, ce qui nous marque ne réside pas souvent dans ce genre de lieux. On sort son appareil, on mitraille en se disant que ce que l'on voit est exceptionnel, rare, beau, qu'on est a l'étranger et qu'il faut absolument en profiter, rentabiliser... Mais au final on ne regarde pas les photos du bel animal, parce qu'on peut trouver les mêmes en mieux sur internet. Et L'on se prend a regretter de ne pas avoir photgraphié cette ruelle un peu glauque et pas vraiment pittoresque qui nous avait tant frappé en rentrant du resto, ou ce couple de mendiants pouilleux qui offraient un contraste si saisissant avec le quartier chic qui les entourait. Eh oui, me promener avec un (bon) appareil photo et des tonnes de cartes mémoires que je me dois de remplir (quelle pression!) me donne a réfléchir, vous voyez!

Bon, je vais me faire buter si je ne libère pas enfin l'ordi de l'auberge. Je mettrai bientôt en ligne quelques photos du festival et d'autres trucs, et je vous parlerai peut-être de musique et de solitude. Ou pas. Faudrait pas que je finisse par écrire ma vie au lieu de la vivre, comme ce crétin d'Amiel (si vous ne savez pas qui c'est demandez a Marion...).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hey!
Alors comme ça on laisse tomber son cache photo dans la jungle? Ben bravo! ;-)
Tu devrais pas blâmer ces pauvres familles qui visitent les musées sans conviction, on fait pareil chez nous! Les gens vont au musée pour dire qu'ils y sont allés plus que par réel intérêt j'ai l'impression...pis c'est vrai que lire tous les panneaux c'est souvent trèèèès chiant!
J'espère que tu trouveras vite un peu plus d'authentisme!
Becs

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