vendredi 29 août 2008

Catherinette!

Je suis a Ucluelet, que l'on surnomme familierement Ukee, village de surfeurs assez touristique de la cote ouest de l'ile de Vancouver et, my goooodness, il n'y a de wifi nulle part dans le coin. Comment vais-je survivre??!

J'ai quitte Victoria hier vers midi. Je comptais faire du pouce pour Ucluelet, on m'avait dit que c'etait tres facile sur l'ile. Sauf que voila, le mec de la reception de l'auberge m'a signale qu'il etait unpeu tard pour ca, vu qu'Ucluet se trouve a environ 7 heures de route de Victoria. Ah. Bon, ben le bus, alors.

Dans le bus, j'ai ainsi eu largement le temps de songer au quart de siecle que j'etais sur le point de boucler. Bilan de ce bout de vie: vraiment satisfaisant jusqu'a maintenant. Voudrais-je etre ailleurs? Non. Faire autre chose de ma vie? Certainement pas. Suis-je seule et malheureuse? Non, seule et so fuckin' happy. Je voudrais juste pouvoir reunir mes 20 ou 30 personnes preferees autour de moi l'espace d'un soufflage de bougies, mais ca n'est pas si grave si je suis seule et n'ai pas de gateau une fois dans ma vie. Bon, et que pourrais-je bien m'offrir pour mes 25 ans? Mmmh voyons voir... Tiens, pourquoi pas une annee de voyage aux Ameriques? Ah ben oui, tiens, je me suis deja offert ce cadeau il y a deux mois et quelques jours.


Bon. N'empeche que je commencais a me demander ce que j'etais venue foutre sur cette ile... Deja, je n'aurais sans doute pas du aller a Victoria, j'aurais pu monter directement dans la region ou je me trouve maintenant et ou sont concentres les principaux attraits de Vancouver Island. J'ai donc perdu un peu de temps, mais ca n'est pas la premiere fois et ma foi, ca fait partie du trip. Sauf que la, il pleuvait, il ventait, il faisait froid. Bon, ca n'aurait pas ete un probleme si je m'etais trouvee dans une ville, mais la je suis venue expres pour les magnifiques plages et les longs sentiers de randonnee...

Mais alors que je me demandais justement ce que j'allais pouvoir faire, j'ai rencontre deux Canadiens qui m'ont propose de les accompagner le lendemain, soit aujourd'hui. Je les ai suivis, et j'ai bien fait! J'ai passe une super journee et, alors que je m'etais faite a l'idee d'un anniversaire pluvieux, solitaire et un peu ennuyeux, j'ai recu plein de cadeaux: un grand et beau soleil, un tour de rollercoaster en bateau sur une mer agitee, une balade dans une magnifique foret pluvieuse peuplee d'arbres grandioses, une baignade dans une crique rocheuse remplie d'eau chaude et soufreuse, avec douche sous une cascade en prime, une otarie, un bebe ours noir, une famille d'orques, un presque coucher de soleil sur le Pacifique, et enfin un resto avec une part de gateau au chocolat. Le recit detaille et les photos des qu'internet ne me coutera plus un bras (comme disent les Quebecois), c'est-a-dire des que j'aurai a nouveau du wifi. Ce sera en principe pour mardi, vu que je retourne passer deux nuits chez Destinee avant de mettre le cap sur Yellowstone!


Et au fait, pourquoi Catherinette? Mais parce que j'ai coiffe Ste-Catherine, pardi! Eh oui, jadis les femmes qui etaient encore celibataires a 25 ans adressaient une priere a la sainte pour qu'elle leur envoie un mari, et elles avaient le privilege de changer la coiffe de la statue. Je ne veux surement pas de mari maintenant, mais quand meme, je suis une catherinette!

mercredi 27 août 2008

Victoria

J'ai quitté l'appart de Destinee et Vancouver hier à midi. Je n'aurai pas vu beaucoup de cette ville, et je ne suis allée ni au musée d'anthropologie, ni à la galerie d'art qui héberge les œuvres majeures d'Emily Carr. Le temps aura passé malgré tout très vite, et je ne regrette pas d'être restée aussi longtemps à glandouiller dans ce bout de banlieue, avec tous ces couchsurfeurs. L'autre soir, Destinee a ramené du boulot plein de légumes, que nous avons cuisinés en soupe et mangés avec des pâtes. Il faut dire que Destinee passe sa journée à manger des légumes: elle est chargée de contrôler la qualité de chargement entiers; elle peut par la même occasion ramener carottes, poivrons, aubergines, haricots secs, etc, le tout de qualité bio, et elle ne s'en prive pas. Après le repas, tous dans le salon pour un film. Evidemment, on a déjà mis longtemps à choisir le film en question; nous étions seulement quatre filles pour une dizaine de mecs, on a donc fini par passer, bien sûr, un truc violent, "No country for old men". Je croyais comprendre vraiment bien l'américain, à force...ben je ne suis pas encore prête pour leTexas, apparemment. Je n'ai RIEN pigé aux dialogues. Pas grave, c'est l'ambiance qui comptait.
Ce sont d'eux, les couchsurfeurs, que je me souviendrai quand je penserai à Vancouver, et de la façon dont tout marchait comme sur des roulettes, dans la bonne humeur, malgré le nombre impressionnant de personnes au mètre carré qui se côtoyaient dans ce petit appartement. Mais je me souviendrai aussi des nombreux clochards qui grouillent dans les rues, vautrés sur les trottoirs et fouillant dans les poubelles. Je n'ai pas osé les prendre en photo, mais le phénomène est vraiment saisissant. Le quartier dans lequel je vivais est un peu éloigné du centre-ville, il y a plein de boutiques asiatiques ou italiennes, et on voit de nombreux visages étrangers dans la rue: je peux donc comprendre qu'il y traîne quelques mendiants. Mais le phénomène est le même downtown, au milieu des grands buildings! Ils sont partouts, barbus, chevelus, arpentant les rues avec leur caddie de supermarché ou étalés parterre avec un chien crasseux, tendant la main et haranguant le passant. J'ai beau voter à gauche, je dois dire que j'étais bien plus dégoûtée et agacée que pleine de compassion, à force d'en voir partout. J'ai du mal à saisir pourquoi ils sont si nombreux à Vancouver en particulier... Parmi eux, beaucoup de junkies. Il y a même un lieu où une bonne quarantaine d'entre eux sont juste posés sur le trottoir, je passais devant eux chaque fois que je prenais le bus. Impressionnant! Lorsqu'une femme m'a demandé de l'argent, l'autre jour, soi-disant pour le bus, elle a même spontanément relevé ses manches pour me montrer qu'elle ne se piquait pas. Décidément, non, ça n'est pas une ville pour moi. Le magnifique Stanley Park et les couchsurfeurs ne suffiraient pas à compenser, à long terme, la présence des clochards et des drogués et le mauvais temps continuel.

Une dernière petite photo de chez Destinee.


J'ai pris le Greyhound et le ferry pour Victoria, sur Vancouver Island.



Tant qu'à faire, j'ai pris quelques photos durant la traversée...




Il s'agit ici des véhicules stationnés dans les profondeurs du ferry, tout près de mon bus. Pas mes plus belles photos, sans doute, ni les plus passionnantes, mais ça fera plaisir en tout cas à Rodrigo de les voir... ;-)




Victoria, bien que beaucoup moins connue et plus petite que Vancouver, est la capitale provinciale de la Colombie Britannique. Il n'y a pas grand chose à voir ici, c'est surtout pour moi un point de chute avant de partir à l'assaut de la magnifique côte ouest de l'île, dont on me parle depuis le Québec.





Vous remarquerez que la rose des vents pointe vers le sud, mais que l'horizon est flou et tangue de manière incertaine. Mais quelle jolie métaphore! Huhuhu.
Et quand il arrête de pleuvoir, la ville est assez agréable. Il y a un très joli quartier de maisons flottantes...évidemment touristique.


Et encore une rose des vents, toujours dans le même quartier.

Là, c'est le détail d'un totem. Ces machins pullulent au BC: et vas-y que je te sculpte un totem pour célébrer les 100 ans de la Colombie Britannique, ou de son rattachement au Canada, ou pour rappeler l'amitié entre Blancs et Indiens...

Et ça, c'est une pub dans la vitrine d'un magasin Lush, qui vend des savons artisanaux. Le concept de la douche, ok, je comprends; mais le sexe...? je suis restée perplexe. Il doit s'agir d'un gel douche magique...je ne suis pas entrée en acheter, j'aurais peut-être dû, juste pour voir ce qui allait se passer.

dimanche 24 août 2008

"Those who love Destinee's home, clap in your hands!"

Il est 11h, dimanche matin, et je n'ai pas encore mis le nez dehors, malgré un réveil plutôt matinal au milieu de 6 autres couchsurfeurs vautrés sur le sol de la chambre de Destinee. C'est qu'il pleut, et beaucoup. Il pleut très souvent à Vancouver, en fait toute la région est connue pour ça. Mais oui, souvenez-vous du film "Nuit blanche à Seattle"! L'héroïne habite à NY, je crois, et elle tombe amoureuse d'un mec qui vit à Seattle (donc tout près d'ici) en l'entendant parler à la radio. Et quand elle avoue à ses copines qu'elle a envie d'aller là-bas pour le rencontrer, elles lui disent qu'elle ne peut pas faire ça, qu'il pleut tout le temps à Seattle. Ben voilà, c'est pareil à Vancouver!
Je voulais arrêter de ne manger que du nutella, mais il est hors de question que je mette le nez dehors par ce temps! De toute façon, je dois admettre que je n'ai pas eu le coup de foudre pour Vancouver, malgré tout le bien qu'on m'en a dit à plusieurs reprises. Ca n'est pas si mal, j'en profite pour simplemetn ne rien faire, au lieu de courir dans tous les sens comme d'habitude. Ah merde, quelqu'un a mangé mon dernier vieux morceau de pain...bon, ben ce sera nutella à la cuillière pour le déjeuner, pas le choix.

Hier, j'ai passé l'après-midi avec Alexis, le Québécois. J'avais rendez-vous avec lui à l'Amsterdam café, un endroit assez particulier. Je ne suis pas sûre d'avoir compris les subtilités de la législation d'ici en matière de drogue, mais il semblerait qu'on ait le droit de fumer des joints dans ce café, mais pas de cigarettes (comme dans tous les lieux publics). Par contre, pas le droit de vendre, et on ne peut pas se fournir sur place. Bref, quoi qu'il en soit des gens de tous les horizons se retrouvent là-bas pour se rouler quelques bédos et boire un smoothie. Quand je suis arrivée, Alexis était déjà complètement "gelé" (terme uniquement québécois ou aussi genevois..?), il avait fumé avec un New Yorkais. J'ai décidé que je ne pouvais pas quitter la ville sans avoir expérimenté la chose par moi-même, surtout que le cannabis d'ici est réputé pour être encore meilleur que celui d'Amsterdam. J'ai donc partagé un joint avec le mec de NY, tout en parlant de Genève, qu'il a visitée. Puis, Alexis et moi sommes partis en direction de Granville Island, notre première destination de l'aprem. C'est en marchant que j'ai senti les effets de la weed. Ouah! Ma foi je ne suis pas une spécialiste, mais je suppose qu'en effet, c'était de la bonne, vu l'intensité de ce que j'ai ressenti. Je n'avais jamais été aussi jetée, et je n'ai pas du tout aimé. L'impression de me regarder évoluer, comme si j'étais le personnage d'un jeu vidéo marchant dans des rues virtuelles. Hop, j'appuie sur le bouton droit de la manette pour me faire éviter la poubelle... Autant dire que je n'ai pas vraiment profité de mon aprem. Plus de fumette pour moi, définitivement! (Non pas que ce soit une habitude, rassure-toi, Maman...) Nous avons quand même passé un bon moment, sur Granville Island (très touristique, pas grand chose à voir), puis dans le Park Queen Elizabeth, dans lequel il y a une serre tropicale avec des perroquets et des plantes. Malheureusement je n'ai pas pris beaucoup de photos...trop stone pour ça. Ensuite, Alexis a continué sa visite seul, mais je suis rentrée. J'étais complètement cassée et fatiguée, pas le courage de continuer à courir d'un bus à l'autre.
Un des perroquets du jardin tropical, et une des seules photos que j'ai à peu près réussie hier.

Dans le resto chinois où je suis allée manger avant-hier.

Alexis a falsifié un pass mensuel pour le bus, et ça marche très bien. Il a juste photographié le pass de quelqu'un et s'est arrangé pour que la taille soit correcte. En bonne Suissesse bien éduquée, je n'ai pas osé faire pareil, je paie le bus à chaque fois...

Dans les rues de la ville... Je n'ai pas pris beaucoup de photos ces temps, pas vraiment inspirée. J'ai par contre toute une galerie de portraits, mais je ne sujis pas sûre qu'ils vous intéressent si vous ne connaissez pas les gens.


Ceci, ci-dessous, est la porte d'entrée de chez Destinee. En fait, on n'ouvre jamais la vraie porte, obstruée de toute façon par le bordel de tout le monde. Cette fenêtre donne sur la cuisine, c'est un lieu d'entrée bien plus commode, puisqu'elle est toujours ouverte. La terrasse devant est en fait un lieu de parking, mais on s'y retrouve pour fumer et jouer de la guitare (pas moi, évidemment, heureusement pour la clope, mais très malheureusement pour la guitare). Enfin quand il ne pleut pas... Ci-dessous, euh...je ne me souviens plus de son nom, mais c'est un Biennois. Quand je dis que je suis suisse, on me dit: "aah, t'es venue avec Machin?", et je réponds que non, on ne parle même pas la même langue (encore qu'il soit plus ou moins bilingue). D'où une certaine perplexité: mais...tu ne parles pas le Suisse? C'est quoi la langue, en Suisse? C'est l'allemand, non? Ben en fait on a quatre langues différentes, et les deux côtés du Röstigraben ne communiquent pas vraiment, et en fait je connais très mal mon pays, je me considère plutôt comme Genevoise...etc, etc. Toujours la même histoire depuis deux mois.


Ci-dessous Nabil, Israélien d'origine arabe mais ni musulman ni juif ("I'm drrrew (??), it's a secrrret rreligion, we arre only one million, nobody knows us, but I believe it's bullshit, so I left"). Il a refusé de faire son service militaire de trois ans, a posé son arme sur la table et a quitté le pays. Bizarrement, ils ne l'ont pas mis en prison, mais il ne peut évidemment plus travailler pour l'état et a quand même eu des emmerdes, à ce que j'ai cru comprendre. En attendant, il parcourt le monde, fait la cueillette des cerises ou des poires pour gagner un peu d'argent. Avec la guitare, Rodrigo, Mexicain (ça pullule par ici). Il a rencontré sa copine en Australie et part la rejoindre là-bas aujourd'hui. Je suis horriblement jalouse de la façon dont il joue.

Je me suis finalement acheté un chapeau, et j'en suis très contente. J'en ai profité pour acheter plein d'autres fringues, parce que je n'en peux plus de porter toujours la même chose depuis plus de deux mois. Je vais envoyer tout le reste à la maison. C'était une sensation étrange que de chercher les petits hauts colorés et les jupes légères, chez H&M, alors que j'avais plutôt envie, comme chaque fin d'été, d'essayer les pantalons gris et les petits gilets à porter sur des blouses un peu classe. Ben non, pas de rentrée pour moi cette année! C'est une sensation d'autant plus étrange que Sandra commence justement à enseigner cette année. C'aurait pu être moi... Au lieu de quoi je continue mon été! Ce chapeau est une petite concession à l'automne.
(Notez au passage comme les boucles d'oreilles et le chapeau s'associent merveilleusement avec ma flik flak de baroudeuse...)

Bon, il est maintenant bien plus de midi, et j'ai vraiment faim. Va falloir songer à quitter mon antre pour sortir sous la pluie. Reste plus qu'à espérer que ma visa fonctionnera, j'ai de nouveau eu des problèmes hier: "bank unavailable". Chouette.
Puis je vais simplement rester là à parler avec les gens. Les quelques francophones sont maintenant tous partis, je ne parle plus qu'anglais et espagnol. Petit à petit les visages et les accents changent autour de moi. Hier, deux Espagnols sont arrivés: "chomoch de Charagocha" (Somos de Zaragoza, Nous sommes de Saragosse). Ouah! Ca me change des Mexicains. D'ailleurs, il m'arrive de parler anglais même avec eux, maintenant. Un sacré mélange, dans cet appart, vraiment. Je pourrais facilement y passer plusieurs mois, entre nutella et guitare.

jeudi 21 août 2008

Vancouver et le CouchSurfing

Je suis finalement arrivée à Vancouver hier soir.
Je m'y suis prise un peu tard pour les réservations: toutes les auberges étaient déjà complètes quand je me suis dit, deux jours auparavant, que je devais peut-être trouver un endroit où dormir. Bon. Il ne me restait plus qu'à me lancer dans le CouchSurfing, dont j'avais entendu parler il y a plusieurs mois déjà, et à plusieurs reprises depuis que je voyage. Le concept est simple et génial: on s'inscrit sur un site internet (couchsurfing.com) et l'on a accès à un réseau de plusieurs centaines de milliers de personnes qui mettent à disposition un canapé (d'où le nom), un lit, une chambre, un morceau de sol, sans rien demander en échange. Un des buts est évidemment de faire des économies, c'est en général ce qui pousse les voyageurs à s'inscrire; mais ils découvrent rapidement, dit le site, que le CouchSurfing est toute une philosophie, axée sur le partage et les rencontres interculturelles. J'avais tout de suite aimé le concept, déjà quand Pablo m'en avait parlé avant notre départ pour l'Islande, mais j'étais un peu réticente. Aller vivre chez des inconnus me semblait un peu délicat: on ne peut pas faire ce qu'on veut et on ne paie rien, j'avais peur de me sentir un peu mal à l'aise. En fait, si ces gens mettent à disposition leur chez-eux, c'est qu'ils en ont envie, et ils peuvent toujours refuser; il n'y a donc pas de quoi être gêné, il ne s'agit pas de charité. Dans le formulaire que j'ai rempli, il est en plus précisé que ça n'est pas grave si on n'a pas de canapé à disposition pour le moment, tant qu'on promet d'ouvrir sa porte à des surfeurs un jour. Parfait! J'ai complété mon profil, uploadé une photo, indiqué que je voyageais, ce que je faisais, ce que j'attendais de la vie (eh oui, les gens sont plus en confiance si on s'étend un peu), et ai cherché des hôtes à Vancouver. Il y en a des centaines sur cette ville, je n'avais que l'embarras du choix. Pas mal de jeunes, mais pas seulement. Quelques couples, quelques familles. J'ai jeté mon dévolu sur une jeune Canadienne multilingue, Destinee, parce qu'elle indiquait qu'elle hébergeait tout le temps plusieurs personnes et était très enthousiaste; et sur un Mexicain, Ricardo, parce que j'avais envie de parler un peu espagnol. Les deux m'ont répondu en quelques heures, et le hasard a fait qu'ils sont en fait colocataires. Parfait! J'ai appelé Destinee, elle m'a donné son adresse et dit de la rappeler quand j'arriverais au terminal de bus.
Je suis arrivée à 22h30, après 12h de Greyhound (ouais, c'est chiant, mais au moins je lis des policiers pour improve my innegliche...), et elle quand je l'ai appelée elle m'a dit de la rejoindre dans un bar. "Tu prends le skytrain (métro extérieur), tu vas jusqu'à Waterfront et c'est à deux blocs de là". j'ai débarqué en plein au milieu de Gastown, quartier assez chic, et me suis évidemment un peu perdue. J'ai fini par trouver le bar, ai demandé au mec à l'entrée de surveiller mes affaires (et du coup il a même oublié de me demander une pièce d'identité), et suis partie à la recherche d'une noiraude à lunettes avec un haut mauve. Le bar était très grand et assez plein, mais je l'ai trouvée rapidement. Elle était avec une bande de couchsurfeurs et avec son père, et celui-ci m'a aussitôt proposé de stocker mon barda dans sa voiture en attendant la fin de la soirée. Je me suis brièvement dit que ce mec pouvait tout à fait partir avec toutes mes affaires s'il le voulait, mais j'ai décidé de faire confiance. Quel autre choix avais-je? Je suis entrée dans le système du voyage "à la gauche", j'assume jusqu'au bout.
J'ai un peu discuté avec Cameron, le père de Destinee, qui m'a raconté qu'il était de l'Alberta et avait 4 enfants, vivant tous dans un endroit différent de la planète et loin de lui: Chine, Australie, Vancouver, Montréal. il est venu rendre visite à sa fille et voulait dormir chez elle, mais elle lui a dit qu'il préférerait probablement aller dans un B&B: "Tu sais, Papa, y a vraiment beaucoup de gens chez moi..." Beaucoup, ça veut dire en tout cas 18 personnes, je nous ai comptés tout à l'heure...et encore, je ne suis pas sûre qu'on soit tous là. Et tout ce petit monde dans un quatre pièces!
Cam a ramené quatre d'entre nous à l'appart vers 1h, et j'ai découvert un énoooorme bordel: plein de pseudo-matelas et des sac de couchages partout, et les affaires de tout le monde. Aucun problème pour moi, je ne passe que quelques jours ici et suis contente d'être avec des gens; mais comment fait Destinee?? Son père m'a dit qu'elle avait toujours été comme ça, très ouverte et accueillante. Mais à ce point! Je lui ai dit qu'à mon avis il avait fait du très bon boulot avec ses enfants, s'ils sont assez ouvert d'esprit pour partir vivre à l'étranger et hégerger des inconnus chez eux.
il a fallu trouver une place où me mettre: j'ai choisi le lit, même si des sacs de couchage s'y trouvaient déjà. Une partie des autres est arrivée plus tard, et j'en ai vu une autre partie ce matin: Mexicains, Allemands, Français, un Québecois, un Israélien (mais pas juif)... Je parle donc trois langues et dois constamment switcher d'une à l'autre. Facile quand il s'agit du français, mais les mots se mélangent souvent dans ma tête pour les deux autres, et il n'est pas rare que je commence une phrase en espagnol et la finisse en anglais. Les Mexicains et moi parlons espagnol, mais nous passons à l'anglais quand un non-hispanophone entre dans la pièce, et je fais pareil avec les francophones. Mais parfois je découvre qu'un francophone ou un anglophone parle espagnol, la conversation revient alors vers cette langue...c'est un mic mac continuel, j'adore. J'ai même parlé allemand non pas avec les Allemands (trop honte), mais avec un des Mexicains! Bon, pareler est un bien grand mot...disons qu'on a échangé trois mots laborieux. Une belle tour de Babel, en tout cas! Je suppose qu'il y a tout autant de nationalités et de langues différentes dans les auberges, mais la confrontation est plus difficile, chacun reste un peu dans son coin. Ici on se marche littéralement dessus, le contact s'établit donc bien plus vite!


Aujourd'hui, je suis partie manger avec quelques personnes dans un resto de sushis "all you can eat". Et on s'est vraiment fait péter la panse pour 10 dollars par personne... Ensuite nous avons acheminé nos bedaines vers le Stanley Park. Ce parc, c'est le Central Park de Vancouver, mais en mieux. Différent, en tout cas. Il est presque complètement entouré par l'océan, et le centre est très sauvage, plein d'arbres qui poussent anarchiquement.

Mauricio (Mexico City), Alexis (Québec ville), Julien (Limoges) et Lorena (Guadalajára, Mexique)



Lorena aime toucher les arbres et sentir leur énergie, qui varie d'un spécimen à l'autre et qui la rempllit de paix et de bien-être...


La vue de Vancouver depuis le parc Stanley. Dommage, l'image est très déformée vu que c'est du 18mm...mais on n'a qu'à dire que c'est de l'art.
Celle-ci n'est pas sortie comme je le voulais, le point est mal fait, mais finalement je l'aime beaucoup.

Le machin noir sur le tas de bois (cliquer pour agrandir), c'est un castor! Le tout premier que je vois au Canada. Mais bon, le lac s'appelle Beaver Lake, donc on suppose que ces bestioles ont été introduites là artificiellement...

A droite, c'est Mélanie, de Montréal.
Ici, les écureuils sont noirs, et aussi peu peureux que dans tous les autres parcs d'Amérique du nord.
Bon, et celle-ci est de mauvaise qualité...mais je crois que je vais m'acheter un chapeau (et peut-être même arrêter de bouffer du nutella).

Et celle là est d'Alexis, je l'aime bien.

mardi 19 août 2008

Le glacier Athabasca et Jasper

Coucher de soleil à Lake Louise.


J'ai donc quitté Lake Louise sur le pouce. Enfin pour être exacte, j'ai plutôt marché pendant une heure avec tout mon barda sous un soleil de plomb avant d'arriver, enfin, au bon embranchement de la highway. Hé oui, la carte était schématique, les distances pas proportionnelles au dessin... Pas grave. J'ai été ramassée rapidement par un septuagénaire originaire de Notthingham (vous savez, le bled du méchant dans Robin des Bois) en Angleterre, mais vivant ici depuis 40 ans. Il a encore son accent British mais est très fier d'être un Canadien, n'arrive pas à calculer en livres sterling et as du mal à conduire à gauche de la route quand il retourne au pays. Un passionné de montagnes, qui ne retournerait pour rien au monde vivre dans cette Europe étroite où l'on se marche dessus. Il connaît toute la région par coeur, est allé skier ici, a escaladé cette montagne, là il y a des ours, là des cerfs... Il m'a également raconté comment il avait parcouru l'Europe en stop quand il était jeune, passant d'une montagne à l'autre au gré des envies et des saisons. Autant dire qu'il connaît mon pays mille fois mieux que moi. Il m'a laissée au Columbia Icefields, à mi-chemin entre Lake Louise et Jasper, et où se trouve un centre de services. C'est bondé de touristes, il y a plein d'annonces accrocheuses...mais ça vaut la peine de s'y arrêter pour voir le glacier Athabasca de près. J'aurais pu emprunter un bus à grosses roues pour monter sur le glacier, mais bon, 38 dollars pour ça...non merci. J'ai préféré simplement marcher jusqu'au pied du glacier, après avoir laissé mon gros sac au comptoir d'achat de tickets de bus. Tout au long du parcours, il y a des panneaux montrant où le glacier se trouvait en telle année. Il a évidemment beaucoup reculé, a perdu 60 % de sa masse en un siècle...impressionnant. Ce n'est pas splendide à proprement parler (je suis un peu blasée, après les merveilleux paysages de Lake Louise), mais c'est grand, glacé, venteux...impressionnant. Les photos ne rendent pas l'imposante masse du truc. Il y avait une petite cordelette censée dissuader les gens de s'approcher du glacier ou de monter dessus, et de nombreux panneaux expliquent qu'il est très facile de tomber dans une crevasse masquée par la neige; une fois qu'on est au fond, il est très difficile d'en sortir, et l'hypothermie survient rapidement. "Les trois dernières expéditions de secours sur le galcier Athabasca ont échoué", indique une pancarte. Gulp. J'ai quand même fait comme tout le monde, j'ai franchi la cordelette pour voir la glace de plus près. J'ai même posé mes pieds sur le glacier, mais je ne me suis pas aventurée plus loin que 3 mètres...suis pas folle, non plus, ce serait con de mourir là!



Les quatre photos qui suivent montrent l'avant du glacier, avec un peu du lac qui s'est formé.




Le glacier, en avançant, racle et égratigne la pierre, laisssant des striures assez esthétiques.



J'ai ensuite à nouveau fait du pouce, direction Jasper, et me suis fait ramasser par deux djeuns dans un pickup. Deux authentiques Canadiens! Je me suis calée derrière leurs sièges, sans ceinture, et ai tenté de saisir leur conversation malgré la musique à fond et le bruit du vent. Comme tous jeunes nord-américains qui se respectent, il sortaient des "fuck" et "fuckin' " tous les trois mots, j'adore ça. Nous étions sur une route magnifique, serpentant au milieu des arbres, et sommes passés tout près d'un feu de forêt (il fait dramatiquement sec ces temps, la température est bien plus élevée que la normale). Nous avons pu voir les hélicos puiser de l'eau dans la rivière Athabasca puis passer au-dessus de nous en direction du feu, et les deux mecs s'exclamaient: "woow, that's aaaawsome, dude!" J'étais morte de rire. C'était tellement cliché! Pour compléter le tableau, ils ont très naturellement sorti de la weed et ont commencé à se rouler un joint. J'ai ainsi appris (ce que j'avais déjà pu constater) que le cannabis était socialement très bien accepté ici. Même les flics ferment les yeux, paraît-il. Le Canada est apparemment le pays où l'on consomme le plus de cannabis dans le monde, et la Colombie-Britannique ferait plus d'argent avec l'herbe qu'avec toute autre industrie... L'un des deux types venait d'Ottawa (en Ontario, donc, ouest du Québec), et j'ai appris que la moitié des habitants de cette ville parlent français. Lui-même le parle pas trop mal. Bon sang, quelle bizarrerie à mes oreilles d'Européenne! Il parlait français avec un accent américain, mais son français était évidemment le français nord-américain: il avait donc un mélange d'accents franco-ontarien (quasiment québécois) et américain. Impossible à décrire...et un peu perturbant. Une partie de moi avait envie de le corriger: ce son-là, on ne le prononce pas vraiment comme ça, cette expression n'est pas tout à fait juste... Sauf qu'il parlait très bien, il s'agissait simplement d'un autre français que le mien. Cela signifie que même après avoir passé six semaines au Québec, je ne me suis pas encore tout à fait détachée de l'idée erronnée que le français du Québec est une variante de notre bon français européen. J'ai beau savoir que leur prononciation est tout aussi pertinente que la nôtre (que les nôtres), il m'est difficile, tout au fond de moi, de réellement intégrer cette idée. C'est con, ça pue le vieux colonialisme... Quoi qu'il en soit, j'aurais voulu parler plus longtemps avec ce type, rien que pour le plaisir d'entendre ce nouveau mélange inédit pour moi.

Ils m'ont laissée à l'info center de Jasper, et j'ai pris de là un shuttle pour l'auberge dans laquelle j'avais réussi à réserver deux nuits, située à 7 km de la ville. Bonne ambiance. Mais ce matin au réveil, j'ai découvert toutes les toilettes remplies de pisse: plus d'eau! En fait, le système d'alimentation en eau dépend directement de l'approvisionnement en électricité, et un orage avait endommagé les lignes pendant la nuit. Du coup amoncellement de vaisselle sale et de déjections, absence de lumière et panne du frigo. Ça n'a heureusement pas duré trop longtemps, juste de quoi nous rappeler que la petite ville, petite, est située au beau milieu d'un parc national (ce qui est rare), et que l'auberge, qui en est éloignée, se trouve vraiment en plein dans la nature.

Ci-dessous, en gare de Jasper.


Il fait moche, je ne vais donc pas faire de rafting comme prévu. Peut-être juste encore une ou deux balades, et demain je pars pour Vancouver. Fini les Rockies! J'y serais bien restée plus, malgré les prix exhorbitants...

dimanche 17 août 2008

Lake Louise et environs

Le site déconne, nous sommes le 18 et non le 17...
J'ai quitté Banff avant-avant-hier pour Lake Louise, à une soixantaine de kilomètres. Lake Louise, c'est évidemment le nom d'un lac (sans blague), mais c'est aussi comme ça que s'appelle la petite bourgade attenante, qui ne sert en fait que de point de chute pour touristes fortunés en mal de nature. Je suis partie en ne sachant pas si j'aurais un toit pour la nuit, étant donné que la région est extrêmement touristique et que le camping n'accepte pas de réservations pour le jour même. Je m'étais donc déjà résignée, prête à reprendre un bus en direction de Vancouver si nécessaire; mais j'ai rencontré deux filles dans le bus, les ai accompagnées à l'auberge, où elles avaient une réservation, et ai réussi, contre toute attente, à obtenir un lit pour trois nuits. "You are one lucky girl!", m'a dit la réceptionniste, et c'est vraiment l'impression que j'ai ces temps. Je suis partie à l'arrache, sans savoir ce qui m'attendait, et en quelques heures j'avais deux nouvelles copines dans un lieu magnifique et une auberge géniale. Hanna est allemande, Amélie française, et toutes deux voyagent au Canada, faisant le trajet inverse au mien, en attendant d'aller étudier un an à l'université anglophone de Sherbrooke, au sud de Montréal. Ces deux-là me filent des complexes: toutes deux parlent parfaitement anglais, et Hanna maîtrise en plus très bien le français. Autant dire qu'il est bien trop facile pour moi de ne pas parler un mot d'anglais...

Le soir, feu de camp, trois guitares et vingt chanteurs. Bon sang ce que j'aime cette ambiance! Les classiques Beatles, un peu de Cabrel, Damien Rice et même une chanson en kiwi néozélandais. C'est fou le nombre de gens que l'on découvre capables de gratter quelques notes... Vieux souvenirs de camps de vacances et grosse envie d'enfin empoigner ma guitare comme il se doit. J'ai également découvert qu'Amélie chante de très belles chansons, qu'elle compose elle-même. C'est déjà la deuxième chanteuse de talent que je rencontre durant ce voyage, j'espère que ça continuera. Pour les curieux (et les ingénieurs en glandouillage...), voici le lien de sa page myspace:
http://www.myspace.com/amlieb



Nous nous sommes couchées relativement tôt, puisque nous devions nous lever pour marcher le lendemain; malheureusement, une fille complètement ivre est rentrée à 1h du matin dans ma petite chambre à quatre lit. Aux aguets, j'ai tout de suite senti qu'elle était complètement torchée, et j'en ai eu la confirmation quand elle a dégueulé, loooonguement et bruyemment, dans les toilettes toutes proches et fort mal insonorisées. J'adore. Elle a ensuite eu toutes les peines du monde à remonter dans son lit, situé au-dessus du mien, puis est redescendue en catastrophe pour continuer à vomir.... C'était la toute première fois que la promiscuité de la nuit en dortoir me dérangeait vraiment. Déranger est un faible mot, j'avais juste envie de partir en courant.

Le lendemain, nous sommes parties avec Marie-Claude, une Montréalaise, pour Moraine Lake, tout près de Lake Louise, et là, nous avons fait une magnifique randonnée de 4 heures, jusqu'à la Valley of the ten peeks, qui culmine à 2600 mètres. J'ai écrit l'autre jour que je ne croyais pas que Lake Louise soit bien haut, je me trompais! En fait, le lac est déjà à 1500 mètres, et le lac Moraine, 300 mètres plus haut. J'ai donc grimpé de 700 mètres. Lorsqu'on est dans la vallée, on n'a vraiment pas l'impression d'être aussi haut, nous qui sommes habitués aux vallées valaisannes. Pourtant si, et ça fait quand même une différence quand il s'agit de grimper. C'est mine de rien plus difficile au-delà de 2000 mètres!
Nous devions impérativement être 4 ou plus, à cause des grizzlis qui ont été signalés dans la région ces derniers temps. En effet, ces ours énormes, bien qu'habituellement végétariens, peuvent être très dangereux s'ils sont surpris ou s'ils ont vraiment faim. On reçoit toutes sortes de consignes, assez flippantes: faites du bruit, pour que l'ours vous entende venir et puisse vous éviter; si vous vous trouvez face à un ours, parlez-lui pour qu'il puisse vous différencier d'un animal, mais ne le regardez pas dans les yeux; s'il vous charge parce qu'il a peur, faites le mort sur le ventre en protégeant votre nuque, et écartez les jambes pour qu''il ne puisse pas vous retourner; si par contre il s'agit d'une attaque offensive, faites du bruit, faites face mais n'essayez pas de courir, il est bien plus rapide. Ces conseils sont bien gentils, mais les filles ont entendu parler d'un couple qui s'était fait manger par un ours parce qu'ils avaient fait les morts, donc comment savoir si l'ours est juste effrayé ou s'il veut vraiment bouffer...? Bon, il y avait de toute façon beaucoup de monde sur le chemin, nous ne risquions pas grand chose. D'autant qu'Amélie portait en permanence sur elle une bombe anti-ours au poivre! Certaines personnes se promènent avec des grelots pour faire du bruit, c'est assez rigolo. Pas d'ours ce jour-là, quoi qu'il en soit, dommage.

Vous remarquerez que c'est aussi écrit en français; en fait, toutes les institutions étatiques canadiennes, comme en l'occurence Parcs Canada, ont l'obligation de traduire leurs textes. Un âpre combat gagné par les Québécois, et une loi qui énerve un peu les Canadiens anglophones, qui estiment qu'ils font beaucoup d'effort pour les Québécois alors qu'eux ne traduisent pas leurs panneaux en anglais.
Le lac Moraine, laiteux...


C'est la vue que nous avions au sommet de Sentinel Pass, de l'autre côté.
On comprend pourquoi ces montagnes s'appellent Rocheuses...
Le lac Moraine, et sa surface d'un bleu irréel. Et encore, je trouve que la photo ne lui rend pas justice. En fait, il est opaque parce que ses eaux proviennent directement d'un glacier, et sont chargées de fines particules de roche.

D'abord nous avons marché dans un environnement de sapins de Douglas, puis le paysage est devenu très rocheux, sans plus aucune plante, à peine quelques lichens. Mais même au sommet, il y avait plein de ces petits chipmunks, que les Québécois nomment "suisses", et qui ne sont absolument pas peureux. Il est interdit de les nourrir, parce qu'ils s'habitueraient au contact humain et ne feraient plus d'effort pour trouver leur nourriture. Et une fois l'hiver venu, quand les touristes ne seront plus là, ces ptites bêtes mourraient de faim...


Après une bonne nuit sans bruit de vomi, rebelotte hier, avec une Allemande à la place de la Montréalaise. Depuis le lac Louise, direction Plain of the six glaciers. Nous nous sommes retrouvées réellement sur des moraines glaciaires, c'était vertigineux et magnifique. On pouvait entendre, de temps en temps, le glacier Victoria, tout proche, craquer en faisant un bruit de tonnerre. Petit arrêt dans ce qu'ils nomment une tea house, qui sert en fait des mets assez américanisés. Il s'agit d'un typique chalet suisse, dans lequel les employés ne peuvent accéder qu'à pied et où ils passent la semaine avant de redescendre. Et l'architecture est réellement suisse; cela remonte à la fin du XIXème s., quand la région a importé des guides de haute montagne de chez nous. Pas de fondue après l'effort, malheureusement...
Comme si cette petite grimpette à 2200 mètres (nous sommes parties de 1500m.) ne suffisait pas, nous avons continué jusqu'à unpoint de vue vertigineux sur le lac Agnes, d'un bleu aussi irréel que les lacs Moraine et Louise. Deuxième stop, bien mérité, dans une teahouse, et retour à la maison après plus de 6 heures de rando. Et vous savez quoi? J'ai une condition physique tout à fait acceptable, même à 2500 mètres. Et j'ai découvert que j'adorais marcher, même quand ça monte. A mon retour (si retour il y a...), hors de question que je retourne à mon petit train-train sans explorer la Suisse!Le lac Louise




Sur la crête d'une moraine glaciaire.



Arrivés en haut, posées sur une pente caillouteuse et casse-gueule, nous avions vue sur le glacier Victoria, ci-dessus, d'un côté, et sur le lac Louise, ci-dessous, de l'autre.
Admirez les belles crevasses... Il s'agit de glace recouverte de terre et de cailloux.

Ci-dessous, notre pote Smartie le chipmunk. il a visiblement déjà été nourri par l'homme, parce qu'il nous a collées pendant une demi-heure, venant quand on l'appelait, montant sur nous.





Agnes teahouse, près du lac du même nom.



Le lac Louise. Si vous cliquez pour agrandir, vous verrez des sortes de moucherons à la surface de l'eau: ce sont des canoés. Le bâtiment au bout du lac est un immondissime hôtel de luxe, et on croise pas mal de femmes en Louis Vuitton dans le coin...mais heureusement pas sur les sentiers de rando.




En parlant de retour, d'ailleurs... Plus je voyage, plus je rencontre des gens de tous horizons, plus je me rends compte que rien ne m'oblige à commencer mes deux ans de formation d'enseignante en 2009-10. Pourquoi ne pas voyager encore une année? Au cours de ces quelques semaines de voyage, j'ai fait la connaissance de beaucoup de gens souvent plus jeunes que moi qui ont déjà une grande expérience du voyage et parlent plusieurs langues. Quand je me compare à eux, je regrette de ne pas avoir décidé de me bouger plus tôt. Je faisais quoi, à 20 ans, 21, 22? Je me laissais vivre, avec des oeillères et une grosse flemme. Je ne peux même pas dire que j'aie vraiment profité de mes années d'études, j'ai l'impression de ne rien avoir appris. Alors je me rattrape, maintenant qu'il n'est pas encore trop tard. Evidemment, il se peut que dans 10 mois j'aie envie de simplement me poser à Genève... Mais pour le moment, je réfléchis très sérieusement à ce que je veux faire l'année prochaine, et un schéma en deux ou trois parties se dessine pour le moment: d'abord, 4 ou 6 mois en Australie, avec un Permis Vacances Travail, sac au dos, couch surfing et petits jobs; puis éventuellement 4 mois de volontariat dans un pays d'Asie, à étudier; et enfin 4 ou 6 mois (selon si volontariat ou non) en Islande (mais pourrais-je y trouver du boulot...?). Il y a aussi l'envie de faire un stage dans un organisme culturel hispanique ou francophone à l'étranger... Bref, j'ai le cerveau en ébullition, et j'aurai probablement le temps de changer vingt fois d'idée avant juin. C'est que chaque nouvelle rencontre est enrichissante et me confronte à mes envies et à mes attentes... D'un autre côté, le voyage que j'accomplis en ce moment se fait totalement dans la détente et dans la spontanéité. Je refuse de stresser, de regretter de ne pouvoir aller ici ou là et de me prendre la tête si quelque chose ne se passe pas comme prévu ou si je prends du retard sur mon planning. Au stade où j'en suis, je pense d'ailleurs descendre directement de Vancouver à San Francisco, puis les parcs nationaux, et zou au Mexique. Je verrai très peu des States, mais c'est pas grave.

Aujourd'hui, je vais laisser mes nouvelles copines (avec qui je commençais enfin à parler anglais, c'est con) et me diriger vers Jasper, à deux heures au nord. J'y vais en stop, parce que je veux m'arrêter au Columbia Icefield, sur la route. Encore de belles photos en perspective...

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Genève, Genève, Switzerland