jeudi 31 juillet 2008

A nouveau à Québec, après un (très) léger détour...

Bon, ben finalement je ne suis pas allée à Québec hier comme prévu...
J'ai passé la soirée d'avant-hier à l'auberge de Rivière-du-Loup à discuter avec les employés, que je connaissais déjà, et nous avons évoqué le Sea Shack, ou j'ai passé quatre jours festifs la semaine passée. Deux amis de RdL y allaient le lendemain, et ma foi, je n'ai pas pu résister et j'y suis retournée pour passer la soirée d'hier. Ca n'était pas du tout sur le chemin de Québec, et j'ai passé six heures à faire du pouce, mais je sentais que je n'en avais pas fini avec cette auberge...et avec un certain blondinet. J'ai passé une excellente soirée, on m'a nourrie et abreuvée parce que je n'avais plus un rond, ma visa refuse maintenant de fonctionner même en paiement direct. Nous étions mardi, soirée open mike, et j'ai profité des chansons, comme la semaine passée. Sauf que cette fois-ci j'étais vraiment bien entourée et plus trop jalouse des filles que draguait Boucle d'Or; j'ai donc réussi à passer une très bonne soirée et à tourner la page Sea Shack, c'est parfait.

Ci-dessous, le début de soirée, après une journée de voiture...la détente parfaite.



Le bar, avant la cohue.


Puis la fête... Ici, Méo (Mauricio), de Mexico, qui travaille au Sea Shack et a appris le français à Québec. J'irai le voir dans son pays en octobre.


Et le fameux Stéphane, Acadien du Nouveau-Brunswick, qui travaille au Sea Shack et avec qui j'ai eu quelque accointance il y a dix jours.
Alex, de Toulon, et Jannis, de Berlin, mes potes qui travaillent à l'auberge de RdL, avec Caroline et Elodie, que vous connaissez peut-être, puisqu'elles sont Genevoises.


Ce matin, j'ai par contre dû prendre mon courage à deux mains et faire du pouce depuis la Gaspésie jusqu'à Québec. Je me suis postée avec Jannis, qui rentrait à RdL, et nous avons dû attendre une heure avant notre premier lift...

Ya pas à dire, c'est quand même plus facile quand on est une fille seule. Par contre nous avons été ensuite embarqués dans un sympathique vieux bus VW qui puait l'essence et se traînait dans les côtes, puis nous sommes tombés sur un type qui allait directement à Québec, une chance. J'ai laissé mon pote à Rivière-du-Loup et je suis arrivée en début de soirée à Québec avec l'impression de retrouver la maison.

Cette impression, je l'avais déjà eue en revenant à RdL, puis au Sea Shack, et c'est extrêmement agréable. Ca en dit sans doute long sur ma capacité d'adaptation... Entre l'équipe de l'auebrge de RdL et celle du Sea Shack, je pourrais passer mon année entière à faire des allers et retours, une semaine ici, l'autre là. C'est un sentiment agréable, mais du coup ça me fait vraiment étrange de me dire que je n'y retournerai sans doute jamais...

Demain, je retourne à Montréal, juste pour une nuit, avant de prendre le bus pour NY.
Le Québec va me manquer, et surtout la façon de parler de ses habitants. Voici, juste pour le plaisir, un petit aperçu non exhaustif des excpressions qui m'ont marquées ici.
Les jurons, d'abord, sont hauts en couleur. J'ai entendu l'autre jour un Français faire la remarque que les Québecois sont très peu vulgaires; je crois que c'est faux. C'est sûr, on ne les entend jamais dire ''putain'' ou''bordel'', mais c'est que leur vocabulaire est totalement différent du nôtre. Chez nous, c'est très pipi caca: merde, chier, putain, fuck, va te faire enculer; mais les Québecois, à l'instar des Européens d'il y a quelques siècles, ont vécu jusqu'à il n'y a pas très longtemps dans une société très catholique; leurs jurons sont donc inspirés directement de tabous religieux. Ainsi, on connaît le très classique ''tabarnac'', dérivé directement du tabernacle, objet religieux. J'ai entendu assez souvent la variante ''tabarnouche'', atténuée, comme notre ''nom de bleu''. Un autre juron très populaire est ''calice'', à prononcer ''cââlice!''; ''hostie'' est également assez utilisé, mais je crois que c'est vraiment vulgaire. Toujours dans le registre religieux: ''c'est chrissement (christement) bon'', ou ''il a fait un maudit show'', cette fois-ci utilisé pour souligner l'aspect positif d'une chose.
Autres expressions que j'ai notées et aimées: ''il vient de d'là'', ou ''il parle de d'ça''; "il mouille un sacrément'' (il pleut beaucoup); ''je suis rendu là'' (ils n'utilisent jamais le verbe arriver, et finalement on fait pareil); ''la clé est dans boîte à malle'', jamais de déterminant après la préposition ''dans''; ma préférée: "allons bon, ç'â pô d'bon sens, c't'affaire-lâ!''. Et enfin tous ces petits mots et expressions que nous finissons rapidement par dire naturellement, même entre Européens: la job, une gang (bande, groupe), ta blonde, mon chum, mon char (ou ma van), une bonne tune (prononcer toune, chanson), mes choses (pour mes affaires), faire du pouce et son corrolaire ''ça pogne bien par ici'' (les gens s'arrêtent), et enfin le classique ''par exemple'', que l'on ne comprend pas tout de suite parce qu'il est employé à la place de ''par contre'', mais dont on ne peut plus se passer une fois qu'on l'a entendu.

lundi 28 juillet 2008

Fini la Gaspésie...

J'ai fini mon rapide tour de la Gaspésie, et je suis de retour à Rivière-du-Loup pour la nuit, avant d'aller à Québec demain. Je n'ai pas envie de tout raconter en détail, d'autant que ça n'intéresse probablement pas grand monde, donc voici quelques photos en vrac.


Voici un bout de la plage du Sea Shack à marée basse, ci-dessus, et la maison principale, en bas. Dommage, je ne sais pas ce que j'ai fait des photos d'ensemble du site...

J'ai finalement quitté cette fabuleuse auberge après 4 nuits, en compagnie de deux copines qui allaient justement au même endroit que moi, à Cap-aux-Os, près de Gaspé. Là-bas, visite rapide du Parc naturel de Forillon, très beau. Nous avions de bonnes chances de voir un ours, quasi apprivoisé...mais rien. Je voulais rester uine nuit de plus, mais il n'y avais finalement pas grand chose à faire à part le Parc, et j'avais vraiment envie de rester un peu avec les filles. J'ai bien tripé avec l'une d'entre elles, la Française Marie. Environ 1m.75, née en août 1983, parle beaucoup et facilement de sa vie privée...mmmh...elle me fait penser à quelqu'un, mais qui?
Le soir, je voulais absolument aller voir Emilie Clepper en concert. Il s'agit de la chanteuse que j'avais rencontrées au Sea Shack lors de la soirée open mike, deux jours plus tôt. Après notre rando dans le parc Forillon, les deux copines et moi sommes donc descendues directement dans le café où elle jouait et avons commandé chacune un homard de Gaspésie. Je ne suis pas particulièrement attirée par ce genre de bouffe, mais bon, autant goûter à la spécialité régionale et ne pas mourir idiote. Voici ma bête:
Le concert fut fantastique, et j'ai eu l'ocacsion de discuter avec Emilie et sa drummeuse Johanne. Mais il a fallu rentrer tôt, bien avant la fin, les filles voulaient se lever tôt le lendemain.
En rentrant, nous avons écrasé une mouffette, qui a répandu son odeur suave dans toute la voiture. Bilan de la journée: 0 ours, 0 orignal, 3 homards ébouillantés, 1 moufette écrabouillée, 4 nouvelles copines.

Le lendemain, nous sommes donc allées les trois à Percé, haut lieu de la Gaspésie, et nous avons fait le tour du fameux rocher percé, puis avons débarqué sur l'île Bonaventure. Nous en avons fait le tour, dans la brume, une ambiance magique. Viellles maisons abandonnées, forêts touffues et remplies de fleurs et de bois cassé...



L'île est en outre réputée pour sa colonie de fous de Bassan, la deuxième au monde de par sa taille. Nous avons pu voir les oiseaux de près, ça jacasse et ça pue. Une sympathique expérience, une très belle île.

La ville en elle-même est par contre oppressante à force d'être touristique, c'est plein de boutiques à touristes écoeurantes et de restos portant des noms aussi originaux que "Le Goéland" ou "Les embruns". Les filles ont continué leur route, elles devaient se rendre à Montréal; moi je suis restée dormir à Percé, histoire de récupérer un peu.

Le lendemain, après une petite balade sur les hauteurs pour une vue sur le rocher percé (ci-dessous), j'ai fait du pouce pour Bonaventure, bled du sud de la Gaspésie, à ne pas confondre avec l'île du même nom, au large de Percé.

Là, j'ai enchaîné les deux pires lifts depuis le début du voyage, mes deux seules mauvaises expériences du pouce jusqu'ici. Le premier, un papy trappu et bedonnant dans un BMW, m'a carrément tenu ce discours: "Dommage que j'aie trois fois ton âge, je sais bien que tu ne veux pas d'un vieux...sinon on aurait pu sd'arrêter, là, dans un coin...tu es tellement jolie, je sais bien que je suis trop vieux pour toi, mais t'aurais pu dormir chez moi au lieu d'aller au camping...". Non merci. Je ne me suis pas sentie en danger, mais vraiment mal à l'aise. Le type suivant était encore pire. Je ne comprenais pas un mot sur deux, tellement son accent était foprt, mais il a insisté pour boire un verre avec moi; quand il a compris que je n'étais pas intéressée, il m'a déposée moins loin que ce qu'il avait initialement prévu. "Un petit bisou, quand même?". Eurk. Ca m'a pas mal refroidie, mais n'efface en rien le positif de tous les autres lifts que j'ai eus et qui se sont très bien passés.
Je me suis donc arrêtées à Bonaventure, au camping, et seulement pour la nuit alors que les activités intéressantes se font de jour: c'est que je voulais revoir jouer Emilie, pour la troisième fois de la semaine, et cette fois-ci durant un concert entier. Je me suis donc pointée sans le sou dans le bar, parce que je n'ai toujours pas la VISA qui me permettra de retirer de l'argent, et vis de paiement directs. Problème: le bar n'accepte pas les cartes. Ah. J'ai expliqué que j'étais venue exprès pour voir la chanteuse, que je ne pouvais pas payer les 3 dollars d'entrée ni consommer, et ils m'ont laissée entrer sans problème. Accueil québecois.
Concert magnifique, je commence à bien connaître les chansons à force de les entendre. Nous étions peu dans la salle, mais très enthousiastes et proches d'Emilie et Johanne. Voici une photo...un peu moche, mais je n'arrive pas à faire mieux:

Après le concert, je suis restée avec elles, et nous avons bien discuté. Ces Québecois sont incroyables: à Gaspé, déjà, alors que je ne les avais rencontrées que brièvement au Sea Shack, toutes deux s'étaient réjouies de me voir et m'avaient accueillie comme une vieille amie. Là de nouveau, elles me serraient contre elles en me disant que c'était génial que je sois venue. Nous avoins finalement décidé de bouger, en compagnie de quelques personnes, au festival country qui se tenait dans la ville. Nous sommes arrivés quans tous finissait, mais Emilie, son chum et moi nous sommes joints à quelques personnes qui voulaient faire une jam session. Banjo, guitare, djembé, et des types en chapeau de cow-boy. Ambiance feu de camp. Emilie s'est emparée de la guitare et j'ai pu constater que sa voix est aussi extraordinaire sans micro et sur des chansons qui ne sont pas les siennes. Nous étions subjugués. Finalement, elle et son copain m'ont ramenée à mon camping, et nous avons prévu de nous revoir à Québec, où elle habite, et où elle va rentrer maintenant que sa tournée de la Gaspésie est finie.
Cette fille, en plus d'être incroyablement gentille, est un pur diamant musical. Auteure- compositrice-interprête, elle possède, à seulement 22 ans, une voix fantastique et un putain de talent. Pour l'instant, elle commence seulement à être connue au Québec, mais partout où elle passe les critiques sont unanimes. Elle mérite d'aller très loin, voilà pourquoi je luis fais un peu de pub. Malheureusement, son album est autoproduit et pas encore distribué hors Québec, mais il est en vente en ligne. Vous pouvez toujours aller jeter un coup d'oeil à son site et à ses vidéos (par contre celle qui est sur la première page n'est pas sa meilleure chanson), et si vous aimez, vous savez quoi faire...

http://www.virb.com/emilieclepper

Et voici finalement la belle lumière de l'aube, quand je suis rentrée au camping.

mercredi 23 juillet 2008

Le Sea Shack

Pas de photos, ici le débit est bieeeen trop lent pour que j'y songe, malheureusement.

Je suis depuis trois nuits au Sea Shack, à 12 km de Ste-Anne-des-Monts, sur la côte nord de la Gaspésie. Je n'ai jamais visité le village, il n'y a en fait pas grand chose à y faire; ce qui est intéressant, ici, c'est la nature toute proche et, surtout, l'ambiance de l'auberge. Celle-ci est située sur une plage en contrebas de la route, une plage courbée de telle manière que l'on peut voir, paraît-il, à la fois le lever et le coucher du soleil sur l'eau. Il y a une maison, une yourte, dans laquelle je dors, un bar à la déco tropicale, en plein air, un petit magasin de babioles made in Sea Shack, un jacuzzi et une cabane qui propose des sorties en kayak de mer et du canyoning (très envie d'essayer, mais flemme, mauvais temps, et crève aujourd'hui).

Dès mon arrivée, j'ai participé à un atelier d'impro théâtrale, et en fait d'atelier on n'était que trois: deux potes Acadiens et moi. Tous deux ont fait de l'impro chez eux, on a donc pu bien délirer, sans règles aucune. Une fois la session finie, j'ai discuté avec eux et en ai appris un peu plus sur le Nouveau-Brunswick. Pour les incultes (dont j'étais encore il y a peu), c'est une province de l'est du Canada, voisine de Québec, où cohabitent 35 % de francophones acadiens et le reste d'anglophones, anciens britanniques ayant refusé de devenir américains lors de la formation des states. Cette province est donc officiellement bilingue, et les habitants parlent en plus le chiac, sorte de dialecte franglais impossible à comprendre. Les deux types en question avaient un drôle d'accent, un peu traînant, ressemblant au québecois mais pas tout à fait. Ils émaillent en outre leurs phrases de mots américains, du style: "Hey, j'ai trouvé un bon spot pour le party, donne -moi le mike, que je chante ma tune!'' Fascinant. De quoi me donner envie d'aller voir les Acadiens de plus près...

La soirée fut l'occasion de découvrir la musique locale. Il y a ainsi une cahnson qui parle de la Gaspésie, et quand le chanteur parlait de Ste-Anne-des-Monts (à prononcer Ste-An-nne, avec le ''an'' de ''manger''), tout le monde se mettait à hurler. Une autre chanson est devenue l'hymne de l'auberge: '' Ya de la place en masse dans mon jacuzzi, voulez-vous venir dans mon jacuzzi...". Stéphane, un des Acadiens, étant à la programmation musicale, on a aussi eu droit à des groupes de chez lui et de Nouvelle-Ecosse: ceux-là roulent les r.
Ensuite, on a sorti les guitares et Stéphane nous a chanté du blues et du rock au coin du feu, d'une voix ma foi totalement subjugante, si tant est que cet adjectif existe. Excellente soirée.

Le lendemain, yoga et glandouille, et une nouvelle petite soirée sympa. Et le surlendemain, donc hier, découverte d'une petite partie du parc national de la Gaspésie, avec une petite balade d'une heure. Je vous mettrai les photos. Nous avons cherché les saumons qui pullulent, mais on n'a rien vu parce que l'eau était troublée par la pluie. Ensuite, le chauffeur du ''bus festif'' de l'auberge nous a emmenés à un endroit réputé grouillant d'orignaux, mais nous n'avons vu que leurs crottes...et plein de moustiques. Tant pis, il y aura encore d'autres occasions.

Hier soir, grosse soirée open mike, comme chaque mardi: chacun peut amener son instrument et jouer, chanter, accompagné par le batteur. Stéphane a ouvert le bal...fantastique. Ensuite, une chanteuse mi Québecoise, mi-Texane a pris le micro: Emilie Clepper. Je ne sais pas si on trouve son cd en Europe, mais c'est vraiment cool. Elle a sûrement une page myspace, mais j'ai la flemme de chercher. Demain, elle sera au même endroit que moi, à Gaspé, et jouera dans un bar, j'irai donc l'écouter à nouveau. Bonne soirée, en tout cas... Grégoire, je t'ai fait honneur hier soir, tu m'aurais enfin reconnue! ;)
Du coup aujourd'hui ce sera farniente, d'autant que je frissonne de tout mon être: trop peu d'heure de sommeil et trop de bière, sans doute, sans parler du froid la nuit et de l'alimentation pas assez vitaminée, puisque j'ai vécu de la bouffe collective ces derniers jours, pâtes et cie. Pas le courage de faire du pouce pour la suite...tant pis si je prends du retard, j'essaie de m'écouter.

dimanche 20 juillet 2008

Toujours à Rivière-du-Loup...

L'ambiance dans cette auberge est si bonne que j'y aurai finalement passé quatre nuits au lieu de l'unique prévue au départ. Chaque soir, l'atmosphère est différente, et j'alterne entre le français, l'anglais et l'espagnol. Vraiment, même si j'étais pétée de thunes je n'irais en hôtel pour rien au monde. Avant-hier soir, j'ai parlé anglais avec des Britishes, un Américain et un Canadien de l'ouest, alors qu'hier soir fut une soirée presque 100% québecoise. Il y avait là des gens de plusieurs parties du Québec, ce fut donc l'occasion de comparer les accents et les différences culturelles. Certains disaient ainsi que Montréal, ça n'est pas vraiment le Québec, on y parle bien trop anglais, et les gens ne connaissent pas la campagne... J'ai lancé la conversation sur la politique, et là ça s'est enflammé. Les souverainistes veulent que le Québec soit indépendant; ils ont perdu les votations en 95 pour quelques malheureuses voix, et maintenant la majorité au pouvoir n'est malheureusement pas favorable à l'indépendance, ce qui fait que le prochain référendum sur la question n'est pas pour demain. Mais le sujet continue à être très sensible. Beaucoup de Québecois se sentent lésés par le gouvernement canadien, auquel ils estiment verser bien trop d'impôts. Ils souhaitent aussi ne plus avoir à se battre constamment pour que leur langue soit reconnue, et en ont marre de ce sentiment d'inferiorité face au pouvoir économique et politique anglophone, surtout à Montréal. Du coup, les Québecois m'expliquaient que l'opposition gauche / droite passe au second plan dans la politique actuelle, au profit de l'opposition entre ceux qui veulent l'indépendance et ceux qui la refusent. J'aurais pensé que les souverainistes seraient plutôt de droite, étant donné qu'il s'agit d'une forme de nationalisme, mais il semblerait qu'historiquement ce soit la gauche qui ait lancé le mouvement. Enfin tout ça n'est pas encore très clair pour moi. Ce qui est sûr, c'est que la plupart des Québecois, même s'ils ne savent pas vraiment ce qui fait d'eux des Québecois, revendiquent tous cette identité comme étant assez distincte de celle du reste des Canadiens.

Aujourd'hui, je suis allée au parc national du Bic, à une centaine de kilomètres de Rivière-du-Loup, avec trois Québecois et un français, qui bizarrement était le seul parmi nous à être employé par l'auberge et à bien connaître la région. C'est que l'auberge est internationale et emploie chaque année des jeunes de divers horizons.
Chouette journée, en tout cas, bien ensoleillée. Nous avons d'abord marché au bord de l'eau et escaladé quelques falaises - falaaaaèses, avec l'accent montréalais -, enfin...plutôt des rochers, en fait, et avons fait une pause repas au bord de l'eau, sous l'oeil attentif d'un phoque, qui évoluait à une dizaine de mètres.

Voici le type de pierres que l'on rencontre dans le parc, des roches sédimentaires issues de l'accumulatrion, au fond des mers, de milliers d'années d'animaux et de v.g.taux morts.
Voici par où nous sommes passés...



Et voici mes quatre compagnons, David, Jérôme, Alex et Marie-Hélène.

Ensuite, nous nous avons escaladé une éminence au milieu de la forêt, sous l'oeil non moins attentif de centaines de moustiques voraces, et nous sommes parvenus à un joli belvédère, d'où nous avions cette vue:


Mer et forêt, un beau mélange.
Pour nous donner du courage en marchant, Marie-Hélène, la Montréalaise, nous a appris une chanson "ribaude" du Québec, dont je vous livre en exclusivité les paroles ci-dessous. Il s'agit de répéter après le chanteur, et c'est hilarant lorsqu'on a gardé, comme moi, une âme d'enfant (hum...). Attention, âmes sensibles...


La gigue du cul


La gigue du cul, en revenant de Londres
Passant par ton petit cul, la gigue, la gigue


Refrain:

Un, deux, lève la jambe, voilà qu'ça rentre

Lève la cuisse, cuisse, cuisse, voilà qu'ça glisse, calice! (prononcer côôôlice, juron québecois)

La gigue du cul, je rencontre une belle
Qui dormait le cul nu, la gigue, la gigue


La gigue du cul, je sors mon arbalette

Et la lui fourre dans le cul, la gigue, la gigue

La gigue du cul, la belle se réveille
Se croit le diable au cul, la gigue, la gigue

La gigue du cul, non ce n'est pas le diable

C'est ma grosse bite poilue, la gigue, la gigue


La gigue du cul, si ce n'est pas le diable
Refourre-moi-là dans le cul, la gigue, la gigue


La gigue du cul, la belle veut me marier

Mais moi je veux juste fourrer, la gigue, la gigue



Hu hu hu.

Demain je pars (enfin) sur le pouce pour Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, où se trouve une auberge réputée festive, et qui organise aussi de nombreuses expéditions dans la nature. To be continued...

lundi 14 juillet 2008

Tadoussac -> Ste-Rose-du-Nord -> St-Felix-d'Otis -> L'Anse St-Jean -> Rivière-du-Loup

Que des jolis noms pittoresques!
Voici encore quelques images de Québec. Celle-ci est en noir et blanc pour renforcer l'aspect vieillot de la charrette à touristes, mais surtout parce que j'en avais marre de ne pas parvenir à obtenir des couleurs réalistes sur mes clichés de nuit. Du coup c'est un peu foncé, mais tant pis.






Comme je vous l'ai déjà écrit, après Qc je suis montée à Tadoussac, où j'ai rencontré Sophie et mangé du crabe; eh bien voilà les deux, ci-dessous.Petit trip photo avec les pierres au bord de l'eau...


Nous nous sommes donc mises en route vendredi matin, sur le sentier du fjord, le long du Saguenay, avec nos sacs, la tente et plusieurs litres d'eau. Le début fut éprouvant, mais nous avons gravi la pente dans la bonne humeur et sous le soleil. Nous avons rapidement fait connaissance avec la faune locale...plus précisément avec les mouches appelées brûlots, qui piquent avec acharnement. Heureusement, deux Suisses à Qc m'avaient filé de l'anti brumm, mais ces bestioles sont féroces et piquent même le cuir chevelu. Ci-dessous, une hutte de castors, mais sans ses proprios, malheureusement.

Le sentier, malgré son nom, chemine assez loin du fjord, et nous avons passé cette première journée complètement dans la forêt, entre sapins, bouleuax et érables, parfois dans des passages assez escarpés, comme ci-dessous.
Nous nous sommes arrêtées au bout de seulement 10 km et qq; mais en montée et avec de gros sacs, ça fait beaucoup! Nous nous sommes installées dans une aire de camping sauvage, où des plateformes ont été spécialement construites pour les randonneurs. Pas le choix, le camping hors de ces zones n'est simplement pas possible, c'est bien trop étroit et rocailleux. Nous avons donc fait un petit feu au milieu de nulle part et philosophé en regrettant de ne pas avoir acheté de marshmallows. Sophie est très active dans la vie associative de gauche, et elle m'a parlé de déconsommation, de simplicité volontaire et de manifestations pacifistes. Le genre de sujets qui m'interpellent. Bon, on a évidemment aussi passé en revue de manière exhaustive nos vies amoureuses et sexuelles respectives, sinon c'est pas drôle... :)
Elle est allée suspendre son hamac guatémaltèque, et j'ai dormi seule dans ma tente, à dix mètres de là. Etonnante expérience que de se trouver là, au milieu de la forêt, loin de tout... Le lendemain, je me suis rendu compte que j'avais oublié de sortir ma nourriture de la tente; si un ours était passé par là, j'aurais pu avoir des ennuis. Sophie, elle, avait suspendu son sac dans un arbre, mais tout près de ma tente...merci beaucoup. La nuit m'a en tout cas permis de constater que mon seul "pull" n'en est pas vraiment un, j'ai eu trèèès froid. Qu'importe, nous étions prêtes à continuer le lendemain malgré le manque de sommeil et les courbatures.
Cette deuxième journée fut plus courte que la première, parce que le second site de camping était relativement rapproché du premier et que nous devions de toute façon nous arrêter tôt pour faire nouillir notre eau de boisson. Sur le chemin, magnifiques vues du fjord depuis les hauteurs, telle celle-ci:
Nous avons donc fait halte dans l'après-midi au bord d'une très belle grève, avons fait cuire nos pâtes dans une boîte de consevre au-dessus du feu, et avons ensuite commencé faire bouillir l'eau pour la suite. En effet, l'eau de source n'est pas potable directement, et nous n'avions évidemment pas emporté assez de liquide pour trois jours de plein été et de sport. Alors que nous en étions encore au premier litre (c'est super long...), nous avons vu arriver trois kayakistes qui venaient faire halte ici pourr la nuit. Il y avait Kieran, Australien d'une soixantaine d'années ayant voyagé partout, et Marie-Claude et son frère Marc-André, Québecois de Québec (ce peuple a vraiment un trip avec les noms composés dégueulasses!). Ils avaient avec deux des tonnes de nourriture, qu'ils ont tenu à partager avec nous: cahuètes, feuilles de vigne, olives et bières en apéritif; viande, patates aux oignons et champignons, asperges et vin blanc australien pour le repas; chocolat pour le dessert. Un festin. Sophie et moi avons parlé espagnol avec Kieran, qui a appris cette langue tout seul à 55 ans et passe sa retraite à visiter les pays, notamment latins. Il a pour habitude d'héberger tous ses amis dans sa maison près de Sydney, du coup je sais où aller pour mon prochain voyage. quatre nationalitée et trois langues à nous cinq, une très belle soirée passée à comparer les pays, les coutumes et les langues. Voici Sophie, à gauche, et Marie-Claude en train d'écosser des pois sauvages trouvés sur place:

Et nous voici tous autour du feu (ouais, je sais, la photo n'est pas terrible, mais j'aimerais vous y voir):

La nuit fut meilleure que la précédente, surtout parce qu'on m'avait prêté une polaire.
Le lendemain, réveil sous la pluie. Après avoir partagé un déjeuner de rois avec nous, nos amis sont repartis sur le fjord, non sans nous avoir filé leurs contacts. Je sais où dormir quand je repasserai par Qc. Kieran, en partant, nous a surnommées "las huerfanas", les orphelines, parce qu'ils nous ont sauvées de la misère des pâtes et de l'eau bouillie...
Sophie et moi avons bravement repris la balade, sous l'averse, et en montée. Evidemment, nous avons pataugé dans la boue, l'enfer, et nous nous sommes perdues. Sans savoir comment, nous étions sorties du parc naturel. Nous avons marché un bon moment avant de tomber sur quelques maisons, où un sourd-muet - ils sont sept dans le bled... - nous a conduit au village. Là, après avoir changé nos vêtement trempes et boueux (photo ci-dessous), nous avons encore fait du pouce, et avons fini par arriver à Ste-Rose-du-Nord, plus loin à l'ouest sur le Saguenay.


Sophie avait le nom d'une coopérative d'artisans dans ce bled, et voulait s'incruster quelques temps parmi eux; nous avons donc cherché ces gens et sommes tombés sur une jolie maison en bois sculpté. On nous avait dit de chercher Olivier, qu'il devait être dans le potager...on ne l'a pas trouvé, mais en revanche nous sommes tombées sur Pierre-Olivier (encore ces prénoms composés...) : vieux pantalon en velours côtelé et pull beige informe, maculé de boue, chevelu et barbu, de grands yeux turquoise...ma foi, un fort beau spécimen d'authentique Québecois sauvage! Il nous a fait faire le tour du proprio et expliqué que le but de la coopérative était de sauvegarder le savoir-faire des métiers artisans québecois; lui-même est ébéniste, et ils ont des menuisiers, des sculpteurs, etc. Leur but est de créer une petite société la plus autarcique possible, et ils semblent être sur la bonne voie. Il nous proposait de loger chez lui, et j'aurais bien aimé, mais le patron, Olivier, est arrivé et a pris la relève.Cc'est donc dans son salon que j'ai dormi, après une soirée passée à discuter d'artisanat et de communautée hippies, et j'étais un peu mal à l'aise de me trouver à deux pas du lit conjugal, séparé du salon par un simple rideau...bonjour l'intimité. Le lendemain matin, nous avons partagé le déjeuner de ce type et de sa blonde, et assisté au réveil fiévreux de leur bébé. Sympa de vivre chez des gens, mais je me sentais quand même un poil gênée d'assister à leur intimité.

Le lendemain matin, je suis partie avec P.O. (vous l'aurez compris, c'est le surnom de Pierre-Olivier) faire du pouce en direction de Chicoutimi. Lui retournait sur Montréal, où il suit une formation, et moi...je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Vous voyez ci-dessous où se trouve cette ville, au bout du fjord 9même si la carte est toute petite, sorry); il s'agissait donc de le longer un bout, puisque Ste-Rose est au nord, et P.O. descendait ensuite direction Qc et Mtl.

Nous avons donc fait du pouce ensemble, et beaucoup discuté Islande et accents en attendant la voiture. Rendus à Chicoutimi (prononcer Ch'coutz'mi), nous sommes allés manger au subway avant de nous acheminer vers le terminal de bus. C'est là que nous nous sommes séparés, nous promettant de nous revoir à la fin du mois et de passer, si possible, quelques jours ensemble. Petit moment surréaliste quand je lui ai dit qu'il pouvait m'envoyer un sms: "Un sms? Un message? Je n'en ai jamais envoyé, mais je crois que ma soeur sait comment on fait...". Hum, on va s'en tenir aux mails, alors...
Je me suis donc retrouvés seule après plusieurs jours d'intense sociabilisation, et c'est nettement moins le fun (vous avez remarqué, j'utilise des expressions du cru...). Depuis lors, je n'ai pas cessé de marcher, en tout cas c'est l'impresison que j'ai. J'ai dormi une nuit au camping à St-Félix d'Otis et ai claqué des dents sans tapis de sol ni pull, et j'ai atterri hier dans un bled, L'Anse-St-Jean, qui s'étend sur dix bornes le long d'une route, et l'AJ se trouve sur un putain de plateau haut perché. Deux jours de solitude pas terribles, mais ça allait. Je fais du pouce, mais ça ne me dispense pas de parcourir des kilomètres à pied avec mon sac sur le dos. A propos du stop, je dois dire que jusqu'à maintenant ça a très bien marché, même lorsque nous étions deux, avec Sophie ou P.O. Les gens sont très serviables: L'un a fait un détour de 50 km rien que pour m'amener là où je voulais, deux se sont arrêtés spontanément alors que je marchais sans tendre le pouce, et par deux fois des types ont laissé la clé sur le contact lorsqu'il sont allés faire une course, sans parler du jus d'orange que l'un d'entre eux m'a acheté. Je me sens en confiance, et j'apprends plein de choses sur la région.

Là, je suis à Rivière-du-Loup, de l'autre côté du fleuve, que j'ai traversé en ferry cet aprem. Je voulais continuer jusqu'à Rimouski, mais avec tous ces km à marcher pour atteindre un bon point de stop, j'ai préféré descendre à l'auberge de jeunesse. Bonne idée, elle est magnifique, bonne ambiance, repas en commun fantastique avec deux British qui finissent un tour du monde. Je pense du coup rester encore une nuit, et profiter de la sortie à vélo qu'ils font demain.

jeudi 10 juillet 2008

Deux photos de Québec


Deux seulement, parce que ce mac plante et ne me laisse pas envoyer les autres. Grrr. Et je dépense un fric fou sur le net.

Le festival d'été, ce sont des concerts en plein air, mais aussi la célébration des arts de la rue. Ici, des gens déguisés en insectes géants. Oui, je sais, c'est un peu flou, mais c'est qu'ils vont vite sur leurs échasses, je n'ai pas eu le temps de faire une mise au point correcte.

Hier soir, j'ai participé au repas communautaire de l'auberge, qui réunissait une bonne cinquantaine de personnes, dans une super ambiance, et j'ai mangé du crabe pour la première fois de ma vie (Sonia, s'il te plaît ne vomis pas...). J'avais des photos, dommage. 
J'ai aussi des photos de la baie du Saguenay, et de l'endroit ou le golfe, salé, du St-Laurent rencontre les eaux douces du fjord du Saguenay, je les posterai dans quelques jours. J'ai pu apercevoir à cet endroit quelques ailerons de rorquals, mais évidemment ils ne se sont pas montrés quand j'ai voulu les photographier. Pas grave, ça n'aurait de toute façon pas donné grand chose.
L'ambiance est paisible, ici, mais il n'y a pas grand chose à faire à part la croisière à baleines, que je n'ai pas faite. Je pars donc demain matin avec Sophie, comme prévu, pour une randonnée de 3 jours. Une bonne quinzaine de kg à transporter - même si nous boirons en partie l'eau bouillie du Saguenay au lieu d'emporter des bouteilles - et une pente de 350 mètres pour commencer...ça va me faire du bien, tiens. 

mercredi 9 juillet 2008

Tadoussac

J'ai quitté Québec ce matin et me voici plus haut, à Tadoussac. Je m'y suis malheureusement prise trop tard et n'ai pas pu avoir de place en covoiturage; il m'a fallu me résoudre à prendre le car. 53 $! Gulp. Et froid, avec ça, bien trop climatisé. Pas terrible. Je voulais vous mettre une carte, histoire que vous puissiez me situer, mais ça plante; il me restait également quelques photos de Québec à vous montrer, mais ça attendra.

Je débarque en tout cas en plein brouillard, sous une fine bruine, et il ne fait pas bien chaud; va falloir que j'investisse dans un vrai pull. L'atmosphère est du coup assez particulière, feutrée et blanche, humide et froide...on est à des lieues de la touffeur qui régnait à Québec ces derniers jours. Je suis loin aussi de ce trop-plein de touristes qui gigotaient dans tous les sens, obstruant le passage, des Japonais qui mitraillent, des familles d'Américains qui font la queue devant les restos, des marchands de glaces et de t-shirts comiques. J'ai aussi enfin pu quitter cette auberge un peu étouffante, je n'en pouvais plus de la promiscuité. Il y avait notamment une mère avec son gosse de deux ans, qui n'arrêtait pas de bêtifier à son propos et que j'aurais pu gifler. C'est fou comme je peux être de mauvaise humeur parfois, je m'en rends compte dans ces circonstances. Je n'ai rien contre les gosses, mais là je n'en pouvais plus d'être réveillée tôt le matin par ses cris, d'entendre ses babillements et les conneries de sa mère à longueur de journée. Et quand je voulais m'isoler dans ma chambre, c'était un vieux Toulonais collant et toujours à moitié à poil qui me faisait la causette. Je devenais vraiment ronchonne, surtout que même dans les parcs on ne peut pas être tranquille: un policier, me voyant seule et sans bière à la main, est venu une fois me demander si tout allait bien. Je commençais aussi à m'ennuyer, n'ayant plus envie de courir d'un concert à l'autre dans cette ville pentue, me sentant un peu seule mais sans l'envie d'aller vers les gens. Ici aussi, je suis en auberge communautaire, mais je me sens moins oppressée. Je serais bien venue plus tôt, mais j'attendais ma carte VISA, qu'Isa m'a envoyée...et que je n'ai toujours pas reçue. Je repasserai par Qc à la fin du mois, en espérant qu'elle sera là, mais sinon je me débrouillerai autrement.

Tadoussac est un village assez petit, qui vit presque exclusivement du tourisme de l'observation des baleines. Il existe plusieurs compagnies qui emmènent les touristes entre le Fjord du Saguenay et le fleuve St-Laurent pur observer différentes espèces de cétacés, qui viennent constituer ici leurs réserves de graisse. La pression sur les baleines est du coup assez forte, malgré les réglementations en vigueur. Mais je ne suis pas sûre de vouloir aller sur le fleuve, d'une part parce que c'est cher, et d'autre part parce qu'on peut voir les baleines depuis la rive et qu'elles ne sont, paraît-il, pas si impressionnantes que ça, puisqu'elles ne font pas de bond à la "Sauvez Willy" et ne sortent pas la nageoire caudale de l'eau quand elles plongent.

L'auberge ici est grande et possède une ambiance très conviviale, je vais vraisemblablement y rester deux nuits. Après ça, je ne suis pas sûre: j'ai le choix entre la Gaspésie, à l'est, et le fjord du Saguenay ainsi que Charlevoix, à l'ouest. J'ai rencontré une Lyonnaise avec qui j'ai envie de partir en randonnée le long du fjord, il existe un chemin de 45 km qui est, paraît-il, magnifique. Le poids du sac ne me fait pas peur, mais il semble y avoir malheureusement quelques obstacles... Il faut notamment emporter toute son eau avec soi. A méditer, donc. Quoi qu"il en soit, la suite du voyage se fera "sur le pouce", en stop, donc. Oui je sais: une femme seule ne devrait jamais faire du stop, c'est dangereux; eh bien pas ici. Tout le monde le fait, c'est un moyen de transport assez répandu parmi la population. Les gens font souvent d'énormes distances en voiture et aiment bien avoir de la compagnie; je suis donc déterminée à ne prendre le car que si j'y suis vraiment forcée, c'est vraiment bien trop cher et pas assez souple.

La Lyonnaise, Sophie, vient de voyager une année, dont de nombreux mois passés au Guatemala (sans se faire kidnapper, violer, voler ou découper, Maman...). Je viens à peine de la rencontrer, mais nous avons déjà eu une discussion intéressante sur le voyage. Selon elle, il vaut mieux ne pas être trop ambitieux et ne pas vouloir en voir le plus possible, car c'est au détriment d'une vraie connaissance du lieu et des gens. Elle a sans doute raison... et je pense que je vais devoir faire des choix parmi les nombreux pays que je voulais initialement voir. Il y a ainsi de fortes chances pour que le Brésil passe à la trappe, de même que certains pays du centre...je ne me souviens d'ailleurs jamais quels ils sont. Je risque également de passer moins de temps que prévu aux USA, au profit du Mexique que tout le monde, décidément, me conseille de voir à fond. A suivre!


samedi 5 juillet 2008

JP

Hier matin, je suis sortie passablement de mauvais poil de mon auberge, exténuée après une autre mauvaise nuit passée à grelotter dans le courant d'air froid de la fenêtre que ces p**** de Valaisannes qui partagent ma chambre veulent absolument laisser ouverte, cernée de n'avoir pu m'endormir à cause du bruit des bars voisins, lassée, ronchonne. Et là, juste au bout de ma rue, je suis tombée sur un petit vieux assis au bord d'une fontaine, qui m'a lancé, en me voyant arriver: ''Mademoiselle, vous êtes mon rayon de soleil!'' Il m'a fait signe de venir m'asseoir et m'a saisi la main. Il devait bien avoir 75 ans, trois chicots verdâtres, une canne, des poils gris en touffe dans les oreilles, et il me regardait émerveillé comme un jeune homme. ''Ouaaye, v'z'êtes been belle!'' Il devait sûrement être un peu miro, vu la tête que j'avais ce matin-là, mais bon, il m'a quand même fait sourire, il m'avait mise de meilleure humeur. '' Vot' mère aussi doit être ben belle. Vous avez ses yeux ou les yeux d'vot'père?'' Il ne me lâchait pas ma main, la passait de temps en temps sur sa joue, tout content. Un peu exubérant, le type, mais pas méchant; je me serais sentie bien plus mal à l'aise s'il avait eu 30 ans de moins. Du coup je lui ai évidemment raconté un peu ma vie, je n'étais pas trop pressée. On a fait les présentations, et lui c'est JP, pour Jean-Pierre. ''Oooh vous voyagez toute seule? V'z'avez ben du courage, v'z'êtes débrouille...'' Euh oui, j'essaie, mais ici c'est facile... "Vous avez mal dormi, alors, mais si vous aviez dormi chez moi vous auriez eu une chambre pour vous toute seule, et gratuit, en plus..." Euh oui mais non, merci. ''Pis alors v'z'avez laissé votre cheum à la maison?'' Euh ben c'est-à-dire... Là est arrivé le type chargé d'arroser les fleurs de la rue, dans son camion, avec sa lance à eau, et JP lui a lancé: ''Hé, viens voir la demoiselle, c'qu'elle est belle! Nathalie, qu'elle s'appelle. Elle part un an toute seule, elle est courageuse, hein!'' Et me voilà à serrer la main du type, qui me file son numéro de téléphone. Mouais, bon, sympa. JP aurait bien voulu que je vienne boire le café chez lui, mais bon, faut pas pousser mémé dans les orties (spéciale dédicasse pour Marion...). Je lui ai quand même promis de venir le lendemain.
Ce matin, je me suis donc levée pas trop tard pour mon rdv avec JP; mais quand je suis allée payer ma prochaine nuit à la réception, la fille qui était là m'a dit que le fameux JP était venu deux fois la veille pour demander après moi. Selon elle, il est assez connu dans le quartier, il a pour habitude d'importuner les jeunes filles et s'est montré collant avec une des employées, qui avait selon lui de bien beaux seins, plus gros que la moyenne. Mon coeur s'est brisé, je croyais être la seule...

Enfin du coup j'ai eu moins envie de le revoir, d'autant que je n'étais dès le départ pas très enthousiaste...et je lui ai posé un lapin. J'aurais sans doute dû lui dire en face que je ne voulais pas le voir, mais c'est le genre de choses que je ne sais pas faire, pas dans ces conditions. J'aurai au moins rencontré au moins un Québecois désaxé...


J'ai passé ensuite la journée à vélo, ai pédalé jusqu'aux chutes Montmorency, distantes d'une dizaine de km de Québec. Pas mal, pas mal...par contre je me souviendrai longtemps des 478 marches à grimper pour aller au sommet.



Ensuite j'ai poussé jusqu'à l'île d'Orléans toute proche. Le pont qui y mène est très long, et il y a une énoooorme montée de l'autre côté; je suis donc descendue du vélo pour pousser. Là, j'ai rencontré un type qui poussait lui aussi, on a donc fait le chemin ensemble et j'ai fini la journée avec lui. Sympa, très bavard. J'ai appris beaucoup de choses sur la province grâce à lui.Après avoir pique-niqué sur l'île, retour à Qc, exténuée. Voici une vue du St-Laurent entre la rive et l'île d'Orléans, avec Québec au loin.

J'ai découvert grâce à ce mec, François, le beurre d'érable - pas mal - et il m'a quasiment forcée à manger une poutine, scandalisé à l'idée que je puisse quitter la région sans avoir goûté à la spécialité nationale. Bon, c'est pas mauvais, frites + fromage en grain+ sauce...mais trop gras et trop salé.*

Voici enfin deux photos des soirées du festival d'été.






*Coach H, je te promets d'arrêter ces écarts alimentaires inadmissibles. Mais je fais du sport, hein! Pas taper!

vendredi 4 juillet 2008

Québec touristique

Le fameux château Frontenac porte le nom d'un célèbre gouverneur du XVIIe siècle, mais n'a que 115 ans. Le routard qualifie ce style architectural, censé imiter la Renaissance, de ''Walt Dysney''...et ouais, c'est assez vrai, je trouve.



Et voici le même de jour. Bon, d'accord, c'est joli. Toute la ville est jolie, c'est vrai, mais je ne m'y plais pas plus que ça, il y a bien trop de touristes et d'animations pensées spécialement pour eux.




Et juste pour le plaisir, une photo du feu d'artifice d'hier soir. Joli feu, mais on a le même en un peu plus long.

jeudi 3 juillet 2008

L'Amérique française

Puisqu'il pleut des cordes et des hallebardes, j'en ai profité pour visiter ce matin le musée de l'Amérique française. Je connaissais dans les grandes lignes l'histoire du peuplement français en Amérique du nord (merci Angélique), mais j'avais de tout ça une vision assez schématique: aux XVI et XVIIe siècles, les Français ont des comptoirs commerciaux, puis de vraies colonies dans la région du Québec et dans le Maine, mais il y a eu des embrouilles avec les Anglais, qui ont repris une bonne partie de tout ça. Bon, je ne vais pas vous faire un topo exact de tout ce que j'ai appris aujourd'hui, d'autant que j'en ai vraisemblablement déjà oublié la moitié; mais en gros j'ai découvert qu'il existait de nombreuses colonies francophones en Amérique du nord, et non pas seulement au Québec. Outre les Acadiens du nord-est du Canada et les Cajuns de Louisiane*, il y a également des francophones qui vivent dans l'ouest du Canada, aux USA. Ils s'appellent alors Franco-Ontariens ou Fransaskiens, etc. Le musée propose d'écouter certains d'entre eux parler d'eux et de leur vie, l'histoire de leurs ancêtres, et c'est fascinant. Les Cajuns, ainsi, parlent avec un drôle d'accent, mélange de québecois et d'antillais, mais très compréhensible. Tout ceci m'a donné envie de me faire un tour de la francophonie nord-américaine, mais ce ne sera pas pour cette fois, puisque je n'ai pas le temps d'aller me perdre en Canada. Il me reste par contre la possibilité de passer par la Louisiane, après avoir descendu la côte est des USA, et j'irai à la recherche des derniers Cajuns qui se battent pour conserver leur culture francophone. C'est décidé!

Me trouver au Québec exacerbe mon amour de la langue française. Côtoyer des gens qui parlent la même langue que moi mais avec de petites différences de vocabulaire et de prononciation me pousse à m'interroger sur mon propre rapport à cette langue, ma façon genevoise de la parler. Ah ben tiens, oui, en Suisse nous prononçons le t de "août", ici non. A la bibliothécaire qui vient de me faire une carte d'accès à internet, j'ai dit que j'étais née "le vingt neuF aoûT", mais elle a répété: "le vingt neuV ou". Et il y en a même qui prononcent le a de août. Je suis par contre un peu déçue parfois de constater que les Québecois ne sont pas mneilleurs en français que les gens de chez nous, au contraire. On les dit amoureux de leur langue et très fiers d'elle, je pensais donc découvrir une contrée qui parle et écrit vraiment bien. Eh bien non, j'ai vu plusieus fautes même sur les tableaux explicatifs des musées, comme le classique après que + subjonctif au lieu de l'indicatif. Limite de la part d'institutions culturelles... Et dans la rue, j'entends souvent les gens négliger le "dont" au profit du "que" ("Qqch que j'ai entendu parler", enfin bon, là j'exagère sans doute), plus qu'à Genève, il me semble. Evolution régionale naturelle de la langue, ou réelle faute à santionner...? On entre ici dans le domaine de la linguistique, il est peut-être temps que je m'arrête! :) J'espère ne pas vous avoir trop rebutés, surtout ceux qui s'attendaient à la pittoresque description d'une carte postale...



*"Tous les Acadiens, toutes les Acadiennes vont chanter, vont danser sur les violons, sont Américains et elles sont Américaines, la faute à qui donc? la faute à Napoléon... Y a dans le sud de la Louisiane / et dans un coin de Canada / des tas de gens, des tas de femmes / qui chantent dans la même langue que toi...", merci Michel Fugain et la chorale de l'école de la Caroline...Isa, tu te souviens? ceci dit, Fugain s'est un peu planté: en Louisiane, on ne les appelle pas Acadiens, mais Cajuns, ou Cadiens. Enfin je crois.

mercredi 2 juillet 2008

Me voici rendue à Québec!

Une dernière photo de Montréal, prise dans la salle commune de l'auberge, et que j'aime beaucoup.
J'aurai beaucoup aimé cette ville, je m'y suis vraiment sentie bien, malgré sa taille. Je n'ai eu en plus aucune difficulté à m'orienter, ce qui tient du miracle dans mon cas... Mais c'est surtout l'auberge alternative que je regretterai .

Et me voici donc à Québec! Je suis installée à l'auberge de la Paix, sise dans la très pittoresque rue Couillard (hu hu hu). Je n'ai par contre encore rien exploré, je viens d'arriver.
Avant tout, il me faut en effet vous narrer le court voyage que j'ai fait ce matin entre Montréal et Québec. Je m'étais inscrite à Allô Stop, un fantastique service de covoiturage, qui permet de réduire considérablement le prix du transport (en l'occurence 19 CAD au lieu de 52), et de faire des rencontres. J'avais donc rendez-vous ce matin à la sortie du métro avec un certain Olivier, qui aurait une Honda Civic grise. Ouf, je l'ai aperçu tout de suite, et suis montée à bord avec deux autres personnes. Le trajet a duré deux heures et demi, j'ai donc eu le temps de faire connaissance avec ces trois Québecois pur jus. Ca m'a changé des touristes! Outre le chauffeur, un très jeune dont je n'ai pas appris grand chose, il y avait là Micheline et Roger, tous deux dans la cinquantaine ou un peu plus. Elle est de Québec, mais vit depuis un an à Montréal et ne s'y plaît pas vraiment. Elle porte un dentier qui l'embête un peu, enfin pas en haut mais en bas oui, elle doit parfois l'enlever durant une demi-journée. Elle doit aussi marcher avec des formes dans ses "espadrilles" (des baskets, je suppose), et là elle vient de s'en faire faire sur mesure à Montréal, des sortes de semelles, donc, qui lui vont enfin parfaitement bien, parce que celles qu'elle avait fait faire à Québec ne valaient rien, ils s'y connaissent quand même mieux à Montréal. Elle a vu beaucoup de médecins ces temps, et son contrôle gynécologique n'a pas été une partie de plaisir, ça non alors! le méèdecin lui a écrasé la poitrine dans la machine, ça faisait mal, et ensuite on lui a fait un frotti du col de l'utérus, mais ça s'est bien passé parce que le médecin a su la mettre à l'aise, et heureusement elle n'a rien, mais il faut qu'elle fasse attention parce qu'il y a des cancers dans sa famille, mais enfin elle a perdu quand même 14 livres à force de faire du vélo! Et son père a 96 ans et va encore bien, sauf qu'il perd un peu la mémoire, et là elle va chez sa soeur... Ooooh, ah, oui, je vois, non vraiment? c'est sûr, hahaha...ah boooon? oui oui, d'accord...

Heureusement, Roger m'a aussi fait la causette, et ce fut nettement moins chiant. Qui sait, j'ai peut-être échappé grâce à lui aux hémorroides de Micheline...
Lui est humoriste, il a publié un bouquin de petits aphorismes, et il a monté un spectale, dont il m'a montré l'affiche. Apparemment assez connu là-bas, et il va peut-être venir jouer en Europe... Roger Mariage, qu'il s'appelle, si jamais. Bon, mais le plus important c'est qu'il m'a donné énormément de conseils pour la suite de mon voyage, allant même jusqu'à me dessiner une carte. Ainsi, il me garantit que je peux aller en Gaspésie en bus ou "sur le pouce" sans problème, que je n'ai pas besoin de louer une voiture et que je trouverai toujours à me loger en camping. Même si c'est complet (ce qui n'est pas sûr vu que tout le monde est à Qc pour le 400 ème), on trouvera un coin pour moi qui suis seule. Selon lui, les Québecois sont comme ça, ouverts et hospitaliers. Je ne demande qu'à le croire, et je pense que je vais tenter le coup à l'arrache. Ah, il en était fier, de son Québec! Il m'a ainsi vanté les magnifiques feux d'artifices qui auront lieu demain soir pour l'ouverture des festivités de célébration du 400 ème anniversaire de la fondation de la ville. "Tu verras, c'est magnifique, t'as jamais vu des feux aussi beaux!" Moi: "Euh bon, vous savez, chaque été chez moi il y a un concours de feux très réputé, alors..." Et lui:" Non non, mais ça n'a rien à voir, ici ce sera sur l'eau!" - "Ben oui, à Genève aussi...donc je m'imagine un peu le truc...mais c'est sûrement très beau, oui oui..."Il a finalement eu le dernier mot: "Oui, mais ici la ville est tellement belle!". Soit, on verra bien!
Je suis en tout cas arrivée pile à la bonne période, puisque je vais enchaîner les festivités du 400 ème et le festival d'été, il y aura donc tous les soirs des concerts gratuits et des gens dans les rues. Ouéééé, moi aussi j'ai mes fêtes de Genève!

Olivier nous a déposés un peu en dehors de la ville, et Roger a insisté pour que son pote, venu le chercher, me dépose à l'auberge, pour que je n'aie pas à prendre le bus. Je me suis donc retrouvée à l'arrière d'une voiture avec deux inconnus, fort sympathiques tous deux, mais inconnus quand même...enfin merde, me suis-je dit, si je ne peux pas faire confiance à des gens à Québec, que vais-je devenir plus au sud! Ils ne m'ont ni détroussée, ni violée, mais m'ont amenée pile devant l'entrée de mon auberge. Joel, le pote de Roger, m'a même donné son numéro de téléphone en insistant pour que je l'appelle si j'avais besoin de quoi que ce soit: "Si tu te retrouves sans savoir ou dormir, ou s'il pleut au camping, enfin quoi que ce soit, je vis avec mes deux enfants, j'ai de la place, tu peux m'appeler. Je suis ton assurance anti-embrouille!". Alors là...d'accord, donc c'est ça, la fameuse hospitalité québecoise!! Génial. J'entends d'ici les mauvaises langues s'agiter... Eh bien non, ces deux quinquas se sont parfaitement comportés, je n'ai à aucun moment eu l'impression qu'ils souhaitaient autre chose que m'aider.

Sur ce je m'en vais explorer la ville...en essayant de ne pas me perdre. Les rues ne sont pas à angle droit...gulp.

mardi 1 juillet 2008

Quelques photos, pas le temps d'écrire...

Dans le quartier du festival. Le chat et le clavier sont les emblèmes du JazzFest.

Une enseigne de cabaret, dans le "Village", le quartier gay de la ville
Bon, ça c'est juste de l'art ;)
Vue de Montréal depuis l'île Ste-Hélène, au sud. J'ai en fait pris plusieurs photos et je ferai un panorama à mon retour, ça donnera bien mieux.
Bon, ça c'est sur l'île Ste-Hélène, je trouvais juste joli et très estival.
Je marchais allégrement sur la fantastique rue St-Denis lorsque j'ai rencontré ce bébé souris (ou mulot, musaraigne..bref, un machin du genre) en plein milieu du troittoir. Je me suis accroupie pour le photographier et lui parler, attirant ainsi plusieurs curieux. Un type a essayé de le prendre dans ses mains, mais la bestiole est partie se cacher sous une voiture, affolée. Il est à parier qu'elle est morte, à l'heure qu'il est...
Dans un parc du Mont-Royal s'assemblent tous les dimanches (d'été, s'entend...) des centaines de jeunes et moins jeunes, tous un peu roots, certains franchement marginaux, pour danser au son de plusieurs dizaines de tam-tams, djembés et compagnie. L'ambiance est fantastique, tout le monde tape dans ses mains, applaudit, on pique-nique, on promène les gosses. Au milieu de cette foule bigarrée, une nana m'a fait beaucoup rire: elle dansait comme si elle était au Platinium ou au Bypass, lentement, sensuellement, prenant la pose... Ridicule au milieu de tous ces baba cool qui ne se prenaient pas la tête. C'est elle, ci-dessous. Oui je sais, c'est pas gentil de mettre sur le net la photo d'inconnus...mais bon, zut, et je pense que ça ne lui déplairait pas.

Qui suis-je?

Ma photo
Genève, Genève, Switzerland