lundi 14 juillet 2008

Tadoussac -> Ste-Rose-du-Nord -> St-Felix-d'Otis -> L'Anse St-Jean -> Rivière-du-Loup

Que des jolis noms pittoresques!
Voici encore quelques images de Québec. Celle-ci est en noir et blanc pour renforcer l'aspect vieillot de la charrette à touristes, mais surtout parce que j'en avais marre de ne pas parvenir à obtenir des couleurs réalistes sur mes clichés de nuit. Du coup c'est un peu foncé, mais tant pis.






Comme je vous l'ai déjà écrit, après Qc je suis montée à Tadoussac, où j'ai rencontré Sophie et mangé du crabe; eh bien voilà les deux, ci-dessous.Petit trip photo avec les pierres au bord de l'eau...


Nous nous sommes donc mises en route vendredi matin, sur le sentier du fjord, le long du Saguenay, avec nos sacs, la tente et plusieurs litres d'eau. Le début fut éprouvant, mais nous avons gravi la pente dans la bonne humeur et sous le soleil. Nous avons rapidement fait connaissance avec la faune locale...plus précisément avec les mouches appelées brûlots, qui piquent avec acharnement. Heureusement, deux Suisses à Qc m'avaient filé de l'anti brumm, mais ces bestioles sont féroces et piquent même le cuir chevelu. Ci-dessous, une hutte de castors, mais sans ses proprios, malheureusement.

Le sentier, malgré son nom, chemine assez loin du fjord, et nous avons passé cette première journée complètement dans la forêt, entre sapins, bouleuax et érables, parfois dans des passages assez escarpés, comme ci-dessous.
Nous nous sommes arrêtées au bout de seulement 10 km et qq; mais en montée et avec de gros sacs, ça fait beaucoup! Nous nous sommes installées dans une aire de camping sauvage, où des plateformes ont été spécialement construites pour les randonneurs. Pas le choix, le camping hors de ces zones n'est simplement pas possible, c'est bien trop étroit et rocailleux. Nous avons donc fait un petit feu au milieu de nulle part et philosophé en regrettant de ne pas avoir acheté de marshmallows. Sophie est très active dans la vie associative de gauche, et elle m'a parlé de déconsommation, de simplicité volontaire et de manifestations pacifistes. Le genre de sujets qui m'interpellent. Bon, on a évidemment aussi passé en revue de manière exhaustive nos vies amoureuses et sexuelles respectives, sinon c'est pas drôle... :)
Elle est allée suspendre son hamac guatémaltèque, et j'ai dormi seule dans ma tente, à dix mètres de là. Etonnante expérience que de se trouver là, au milieu de la forêt, loin de tout... Le lendemain, je me suis rendu compte que j'avais oublié de sortir ma nourriture de la tente; si un ours était passé par là, j'aurais pu avoir des ennuis. Sophie, elle, avait suspendu son sac dans un arbre, mais tout près de ma tente...merci beaucoup. La nuit m'a en tout cas permis de constater que mon seul "pull" n'en est pas vraiment un, j'ai eu trèèès froid. Qu'importe, nous étions prêtes à continuer le lendemain malgré le manque de sommeil et les courbatures.
Cette deuxième journée fut plus courte que la première, parce que le second site de camping était relativement rapproché du premier et que nous devions de toute façon nous arrêter tôt pour faire nouillir notre eau de boisson. Sur le chemin, magnifiques vues du fjord depuis les hauteurs, telle celle-ci:
Nous avons donc fait halte dans l'après-midi au bord d'une très belle grève, avons fait cuire nos pâtes dans une boîte de consevre au-dessus du feu, et avons ensuite commencé faire bouillir l'eau pour la suite. En effet, l'eau de source n'est pas potable directement, et nous n'avions évidemment pas emporté assez de liquide pour trois jours de plein été et de sport. Alors que nous en étions encore au premier litre (c'est super long...), nous avons vu arriver trois kayakistes qui venaient faire halte ici pourr la nuit. Il y avait Kieran, Australien d'une soixantaine d'années ayant voyagé partout, et Marie-Claude et son frère Marc-André, Québecois de Québec (ce peuple a vraiment un trip avec les noms composés dégueulasses!). Ils avaient avec deux des tonnes de nourriture, qu'ils ont tenu à partager avec nous: cahuètes, feuilles de vigne, olives et bières en apéritif; viande, patates aux oignons et champignons, asperges et vin blanc australien pour le repas; chocolat pour le dessert. Un festin. Sophie et moi avons parlé espagnol avec Kieran, qui a appris cette langue tout seul à 55 ans et passe sa retraite à visiter les pays, notamment latins. Il a pour habitude d'héberger tous ses amis dans sa maison près de Sydney, du coup je sais où aller pour mon prochain voyage. quatre nationalitée et trois langues à nous cinq, une très belle soirée passée à comparer les pays, les coutumes et les langues. Voici Sophie, à gauche, et Marie-Claude en train d'écosser des pois sauvages trouvés sur place:

Et nous voici tous autour du feu (ouais, je sais, la photo n'est pas terrible, mais j'aimerais vous y voir):

La nuit fut meilleure que la précédente, surtout parce qu'on m'avait prêté une polaire.
Le lendemain, réveil sous la pluie. Après avoir partagé un déjeuner de rois avec nous, nos amis sont repartis sur le fjord, non sans nous avoir filé leurs contacts. Je sais où dormir quand je repasserai par Qc. Kieran, en partant, nous a surnommées "las huerfanas", les orphelines, parce qu'ils nous ont sauvées de la misère des pâtes et de l'eau bouillie...
Sophie et moi avons bravement repris la balade, sous l'averse, et en montée. Evidemment, nous avons pataugé dans la boue, l'enfer, et nous nous sommes perdues. Sans savoir comment, nous étions sorties du parc naturel. Nous avons marché un bon moment avant de tomber sur quelques maisons, où un sourd-muet - ils sont sept dans le bled... - nous a conduit au village. Là, après avoir changé nos vêtement trempes et boueux (photo ci-dessous), nous avons encore fait du pouce, et avons fini par arriver à Ste-Rose-du-Nord, plus loin à l'ouest sur le Saguenay.


Sophie avait le nom d'une coopérative d'artisans dans ce bled, et voulait s'incruster quelques temps parmi eux; nous avons donc cherché ces gens et sommes tombés sur une jolie maison en bois sculpté. On nous avait dit de chercher Olivier, qu'il devait être dans le potager...on ne l'a pas trouvé, mais en revanche nous sommes tombées sur Pierre-Olivier (encore ces prénoms composés...) : vieux pantalon en velours côtelé et pull beige informe, maculé de boue, chevelu et barbu, de grands yeux turquoise...ma foi, un fort beau spécimen d'authentique Québecois sauvage! Il nous a fait faire le tour du proprio et expliqué que le but de la coopérative était de sauvegarder le savoir-faire des métiers artisans québecois; lui-même est ébéniste, et ils ont des menuisiers, des sculpteurs, etc. Leur but est de créer une petite société la plus autarcique possible, et ils semblent être sur la bonne voie. Il nous proposait de loger chez lui, et j'aurais bien aimé, mais le patron, Olivier, est arrivé et a pris la relève.Cc'est donc dans son salon que j'ai dormi, après une soirée passée à discuter d'artisanat et de communautée hippies, et j'étais un peu mal à l'aise de me trouver à deux pas du lit conjugal, séparé du salon par un simple rideau...bonjour l'intimité. Le lendemain matin, nous avons partagé le déjeuner de ce type et de sa blonde, et assisté au réveil fiévreux de leur bébé. Sympa de vivre chez des gens, mais je me sentais quand même un poil gênée d'assister à leur intimité.

Le lendemain matin, je suis partie avec P.O. (vous l'aurez compris, c'est le surnom de Pierre-Olivier) faire du pouce en direction de Chicoutimi. Lui retournait sur Montréal, où il suit une formation, et moi...je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Vous voyez ci-dessous où se trouve cette ville, au bout du fjord 9même si la carte est toute petite, sorry); il s'agissait donc de le longer un bout, puisque Ste-Rose est au nord, et P.O. descendait ensuite direction Qc et Mtl.

Nous avons donc fait du pouce ensemble, et beaucoup discuté Islande et accents en attendant la voiture. Rendus à Chicoutimi (prononcer Ch'coutz'mi), nous sommes allés manger au subway avant de nous acheminer vers le terminal de bus. C'est là que nous nous sommes séparés, nous promettant de nous revoir à la fin du mois et de passer, si possible, quelques jours ensemble. Petit moment surréaliste quand je lui ai dit qu'il pouvait m'envoyer un sms: "Un sms? Un message? Je n'en ai jamais envoyé, mais je crois que ma soeur sait comment on fait...". Hum, on va s'en tenir aux mails, alors...
Je me suis donc retrouvés seule après plusieurs jours d'intense sociabilisation, et c'est nettement moins le fun (vous avez remarqué, j'utilise des expressions du cru...). Depuis lors, je n'ai pas cessé de marcher, en tout cas c'est l'impresison que j'ai. J'ai dormi une nuit au camping à St-Félix d'Otis et ai claqué des dents sans tapis de sol ni pull, et j'ai atterri hier dans un bled, L'Anse-St-Jean, qui s'étend sur dix bornes le long d'une route, et l'AJ se trouve sur un putain de plateau haut perché. Deux jours de solitude pas terribles, mais ça allait. Je fais du pouce, mais ça ne me dispense pas de parcourir des kilomètres à pied avec mon sac sur le dos. A propos du stop, je dois dire que jusqu'à maintenant ça a très bien marché, même lorsque nous étions deux, avec Sophie ou P.O. Les gens sont très serviables: L'un a fait un détour de 50 km rien que pour m'amener là où je voulais, deux se sont arrêtés spontanément alors que je marchais sans tendre le pouce, et par deux fois des types ont laissé la clé sur le contact lorsqu'il sont allés faire une course, sans parler du jus d'orange que l'un d'entre eux m'a acheté. Je me sens en confiance, et j'apprends plein de choses sur la région.

Là, je suis à Rivière-du-Loup, de l'autre côté du fleuve, que j'ai traversé en ferry cet aprem. Je voulais continuer jusqu'à Rimouski, mais avec tous ces km à marcher pour atteindre un bon point de stop, j'ai préféré descendre à l'auberge de jeunesse. Bonne idée, elle est magnifique, bonne ambiance, repas en commun fantastique avec deux British qui finissent un tour du monde. Je pense du coup rester encore une nuit, et profiter de la sortie à vélo qu'ils font demain.

5 commentaires:

Gautier a dit…

Hello, c'est cool ton petit voyage :-D, ça me rappelle ma jeunesse quand j'avais fait le tour de la Gaspésie. On peut aussi enfin voir ta tronche.....hahaha....Sinon je suis enfin ingénieur....A bientôt Bisous

Lutinvengeur a dit…

Hello, ton voyage se deroule alors sans probleme, cool. Tu as du adore ces contrées sauvages. Le retour à la civilisation est prévu pour quant ?
Rodrigo

Nath a dit…

Le retour à la civilisation? Mais j'y suis,là. y a 40 ou 50 000 habitants à Rivière-du-Loup, c'est déjà pas mal... La prochaine vraie ville, c'est Québec, en principe le 29, mais ça dépendra de P.O.

Anonyme a dit…

Wouahou ! Géniale tes aventures !! Au moins, ça permet de s'échapper un peu du quotidien suisse pour un petit moment...

Contente que tu rencontres plein de gens sympas !!

Bonne continuation ! ;o)

Biz


Magaly

Anonyme a dit…

Hey la randonneuse!
Trop bien les ballades dans la nature, les rencontres avec les gens et la découverte de ce beau pays! J'ai l'impression que tu es enchantée jusqu'à présent, non? ;-)

Nous on était allés juqu'à St-Félicien voir le zoo et le lac St-Jean. Je crois qu'il n'y a rien de plus beau que des arbres à perte de vue, de la nature et des lacs...on se sent coupés du monde parfois et ça fait beaucoup de bien!
(C'est vrai qu'ils adorent les noms composées ces québécois! Ils en mettent à toutes les sauces, prénoms, villes, lac, etc.)

J'vais lire le post du 20 juillet!
Bisous

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