samedi 1 novembre 2008

Zacatecas, ter

Non, je n'ai toujours pas décollé de Zacatecas et oui, je sais que j'ai tout un continent à visiter d'ici juin. Mais hier pour la première fois j'ai commencé à envisager la possibilité de ne visiter qu'un ou deux pays en plus du Mexique - Cuba et l'Argentine, par exemple -, mais à fond, puis de repartir l'année prochaine pour visiter tous ceux que je n'aurai pas pu voir, sans stress. Cela signifierait bien entendu que mes projets d'Islande, d'Inde, d'Australie, d'Europe (oui, c'est une autre envie qui prend forme), de Papouasie et de Pôle Nord devraient attendre encore un peu... Bref, je nage dans le flou absolu concernant mon avenir à moyen terme, et à vrai dire c'est pour moi bien plus une source de contentement que d'angoisse.

Si je suis toujours à Zacatecas, c'est que les deux frères, avec qui je m'entends très bien, me dorlotent à tour de rôle et semblent se relayer pour que je ne m'ennuie jamais en leur compagnie; je me laisse ainsi vivre sans offrir de résistance, et c'est un grand plaisir. Non seulement ils me font découvrir la ville, la bouffe et la vie mexicaines, mais ils m'offrent en outre de délicieuses conversations autour d'un thé (chaud, le thé, parce qu'on se les gèèèèle). Ainsi, j'ai passé l'autre jour quatre heures à parler enfance et relations amoureuses avec Nasul au milieu de la nuit, après qu'il m'eut cuisiné tout exprès des oeufs à la mexicaine (oignons, chili, poivrons, patates et il manquait la tomate). Il m'a prouvé qu'il possédait, en plus d'une bonne capacité d'écoute et des qualités d'un fin psychologue, celles d'une bonne amie dispensatrice de conseils, alliées à sa lucidité de mâle et sa connaissance du fonctionnement de l'esprit masculin mexicain. Un cocktail fantastique et très utile alors que je me retrouve à l'autre bout du monde avec une histoire de mec sur le coeur et aucune copine disponible pour écouter mes divagations!


Côté culture, j'ai assisté vendredi soir à un spectacle de charro, le rodéo mexicain, en compagnie de Carlos. En ce moment se déroule le championnat national, réunissant des compétiteurs et des animaux des 32 états du pays, donnant matière à de nombreux spectacles chaque jour; j'ai ainsi eu droit à un assez bon aperçu, quoique non exhaustif, des diverses disciplines.

D'abord se déroulait le concours d'arrêt: le cavalier lance sa monture au triple galop et doit l'arrêter ensuite le plus rapidement possible. le moment où le cheval plante littéralement ses deux jambes antérieures dans le sable est très impressionnant!

Ensuite, un cavalier devait attrapper un poulin au lasso, par les jambes arrières. Difficile.
Dans le même genre, quoique plus brutal, les hommes devaient ensuite faire tomber un bouvillon lancé à vive allure. Pour ce faire, le type atttrapait la queue de l'animal puis passait sa jambe par-dessus afin de faire pression et désiquilibrer le pauvre animal, qui finissait par se vautrer les quatre fers en l'air. Carlos riait de mon expression atterrée et me disait de ne pas me faire de soucis pour les bestioles. Tu parles! Un des bouvillons a refusé de se relever; après avoir reçu plusieurs chocs éléctriques de la part du staff, il a fini par se mettre debout et par se traîner en boitant jusqu'à la sortie...il finira sans doute en chair à pâté.

Le machin noir qui ressemble à un bouvillon les pattes en l'air, ben c'est un bouvillon les pattes en l'air. Difficile, malheureusement, d'obtenir de bonnes photos.

La partie suivante m'a par contre beaucoup plu: les femmes, par équipes et montées en amazone, galopaient en formant des figures magnifiques sur la piste. Leur costume est très beau.



Et pour finir, nous avons encore eu droit à une demi-heure de barbarie quand les équipes masculines ont dû, chacune son tour, immobiliser un bouvillon. Celui-ci entrait d'abord dans l'arène monté par un homme, puis lorsque celui-ci descendait de son dos, les autres devaient l'attraper par le cou. Quand cela était fait, la bête était traînée derrière le cavalier, tandis qu'un autre devait lui enserrer les pattes arrières au lasso. Le bouvillon chutait alors, et les hommes se précipitaient pour le libérer de ses entraves. Parfois tout ce cirque durait longtemps, et j'étais vraiment mal à l'aise en imaginant les souffrances et la peur du bébé. Le bouvillon de la dernière équipe a refusé de se lever après avoir été attrapé au cou, et les cow boys ont passé un bon quart d'heure à le tirer par la queue et à le piquer avec un bâton électrifié...en vain. Je suppose qu'il devait être blessé ou alors complètement terrorisé. La foule sifflait et se déchaînait, et des cavaliers ont fini par traîner l'animal hors de l'arène. De quoi renforcer mes convictions végétariennes...ce qui est évidemment en parfaite contradiction avec le fait que je mange, chaque jour, beaucoup trop de viande.

La liberation.Celui qui ne s'est pas relevé. Le machin jaune dans la main du type de gauche, c'est le bâton électifié, qui faisait sursauter la bestiole à chaque coup.

Et voici quelques photos de la ville.

La rue du désir...


Oui, j'ai vraisemblablement été un escalier, dans l'une de mes vies antérieures.





Demain c'est le jour des morts, et ça se voit.


Et ça, c'est au restaurant que possède la famille, dans la ville voisine. Il n'y a pas de trucage, un des cure-dents est en équilibre sur l'autre. Je ne sais pas vous, mais moi c'est le genre de choses qui me fascine.
Demain dimanche, je pars pour San Luis Potosí (enfin...si les frères me laissent partir), à quatre heures de Zacatecas puis pour Real de Catorce; mais je reviendrai dans les environs, j'ai un Coréen à voir tout près d'ici.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Superbes les photos! Et tant pis si tu ne respectes pas l'itinéraire.Finalement, c'est ce que tu as envie sur le moment qui compte. T'auras encore assez de contraintes si un jour tu dois bosser pour gagner ta vie. (C'est pas méchant, tu sais). Profite!!!
Ton blog est génial. Il y a plein de monde autour de moi qui te suit et attend la suite de tes récits avec impatience. Sans parler de moi. Reste pas moins que je me demande comment tu vas pouvoir repartir en septembre 2009 alors que t'auras grillé tout ton argent?
T'as de la chance et t'en fais bon usage! Je suis fière de toi, si on peut dire ça en tant que mère.?
Davantage sur e-mail. Gros becs! et sois prudente!

Nath a dit…

J 'aurai pas grille tout mon argent, loin de la. Entre le couchsurfing et le fait que tout ici est bon marche, je depense peu. Et au pire je bosserai...

Octavius a dit…

¡Bu! No le entiendo ni jota a tu blog, pero ¡SALUD!

Lutinvengeur a dit…

Heureux de constater que tu profites bien de ton séjour mexicain, et en plus, en dehors des sentiers "trops" touristiques. Mais par contre, ce serait un crime de rater la Patagonie ;-) Fais y un tour malgré tout. Si tu as aimé lake Louise et Jasper, tu vas adorer las "Torres del Paine".

Elise a dit…

Il n'y a pas de plus beau et touchant compliment qu'une mère ou un père qui dit à son enfant qu'il est fier(fière) de lui ou d'elle.

Anonyme a dit…

Merci Elise!
Bien sûr que je l'ai déjà dit spontanément plusieurs fois à mes filles. Mais soudainement, j'ai eu un doute en me disant qu'on ne peut être fière que de soi-même, de ce qu'on a accompli par ses propres moyens, pas pour ce que nos enfants font et qui nous procure du bonheur.

Bises et tout de bon pour toi!

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