samedi 25 octobre 2008

Cette fois-ci, je m'arrache...

Bon bon bon, je vais vraiment quitter Chihuahua, cette fois, et le coeur bien fendillé à l'idée de devoir laisser Koko.

Vu que je n'ai rien d'autre à foutre depuis que la dernière couchsurfeuse, Thaïs, est partie, je me suis essayée à l'exercice poétique - et en alexandrins, s'il vous plaît, avec rimes embrassées! Voici une photo de la chose, sur le frigo.



J'arrive à Chihuahua, c'est le nom d'un clébard

Je ne sais rien de la ville, je viens d'arriver

Je ne vais pas rester, je ne fais que passer

Je m'installe une, deux nuits...mais quelques jours plus tard

je m'attache.


Les toilettes sont cassées et le lavabo pue

Je passe mon temps à gratter mes mollets piqués

Et je me cogne souvent à la table vitrée

La vaisselle sale s'entasse...je m'habitue

...et je m'attache.


Vamos a comer! Tienes hambre, Nathalie?*

Frijoles, tacos et tortas à l'avocat

Tecate, Tecate**, un doigt de tequila

Du fromage et encore de la bière, je grossis

...et je m'attache.


Qué pedo wey, está chido, no mames weeeeyy!***

J'accrois mon vocabulaire petit à petit,

Découvre le foot et la musique d'ici

Café Tacuba, ah cabrón, qué desmadre!****

...et je m'attache.


Je rencontre plein de couchsurfeurs voyageurs

Je ris en espagnol, en anglais et en français

J'achète une guitare, je me fais tatouer

Sur les deux poignets, les mots « amis » et « bonheur »*****

...et je m'attache.


J'aime le sourire amical de Polo,

Le regard d'Ulises, un peu mélancolique,

Et de Koko le rire énorme et magnifique

J'aime les gens de l'avenida Zarco

...et je m'attache.


Mais la route et ses promesses n'attendent plus

Il est grand temps pour moi de quitter mes amis

Equateur,Colombie, Argentine,Chili...

Je regarde encore une fois le grand chevelu

...puis je m'arrache.



* On va manger! Tu as faim, Nathalie?

**La bière locale

*** Difficile à traduire! Comment ça se passe mec, c'est cool, sans déconner, meeec!

**** Ah bordel, quel bordel!

***** Héhé, nan, c'est une métaphore! Je ne me suis pas fait tatouer ces mots...


Hier soir sont venus des amis, qui ne comprenaient pas un mot de français et ont tenté de traduire mon texte à leur manière. Vu qu'ils ne connaissent pas le mot "rire", je vous laisse imaginer ce qu'ils ont pensé du vers sur Koko...

Ce soir je prends le bus de nuit pour Zacatecas, à 12 heures d'ici et qui est, paraît-il, une jolie ville. Je n'en sais rien, je n'ai même pas ouvert mon guide de voyage pourri. Et je m'en fous.


6 commentaires:

Anonyme a dit…

ça me donne des frissons et envie de pleurer. Courage ma fille! Et prends soin de toi.

Unknown a dit…

Tu commences à vivre de plus en plus à la roots ma fille!!!
T'as une très belle écriture et ton texte résonne fort!

Elise a dit…

C'est beau, c'est profond, c'est la vie, quoi... Que du bonheur pour la suite. Bises.

Lutinvengeur a dit…

Je te comprends. Pas facile je le sais. Mais regarde vers l'avant. Tu continueras à découvrir de quoi te réjouir. Bisous
Rodrigo (qui ne veut pas s'arracher luis aussi).

Anonyme a dit…

Je suis triste la. Cabos san lucas c jolie mais ma couche surfer est ...
jai envie de te revoir.

Nath a dit…

Rhâââ, je voulais pas plomber l'ambiance! :)
Thaïs, t'en fais pas, on se revoit au DF, promis! Moi aussi j'ai envie de te revoir, et comme ça on pourra continuer à se plaindre des mecs l'une à l'autre...

Et merci MC pour le compliment!

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Genève, Genève, Switzerland